Abraham Moses (A. M.) Klein était un célèbre poète, journaliste, romancier, nouvelliste et avocat canadien. En sa mémoire, la Quebec Writers' Federation a créé le prix A. M. Klein afin d'encourager et promouvoir la littérature de langue anglaise au Québec.
Né le 14 février 1909 à Ratno, en Ukraine, A. M. Klein immigre à Montréal avec sa famille en 1910. Pratiquant le judaïsme orthodoxe, son père, qui l’encourage à devenir Rabbin, l’initie très tôt à la littérature rabbinique. Adolescent, A. M. Klein fréquente l’école secondaire Baron Byng avant d’effectuer son entrée à l’Université McGill, où il étudie l’économie, la science politique et les grands classiques littéraires. Il y fait également la connaissance de plusieurs poètes et critiques littéraires. En 1930, il cofonde le journal littéraire McGilliad.
Après avoir obtenu son diplôme de la Faculté de droit de l’Université de Montréal, A. M. Klein amorce une carrière d’avocat malgré son intérêt croissant pour l’écriture. Au cours des années 1920 et 1930, il publie de nombreux poèmes aux thématiques juives. Parlant couramment le français, il est bien au fait des débats identitaires qui ont cours sur la scène politique canadienne-française. Cela fait de lui un personnage unique non seulement au sein de la communauté juive anglophone de Montréal, mais aussi du Canada anglais. En 1948, A. M. Klein publie The Rocking Chair (La chaise berçante), une série de poèmes à propos de la culture québécoise. Transportant son récit dans plusieurs lieux montréalais, le poète y trace des parallèles entre les cultures juive et canadienne-française. L’année suivante, son recueil lui vaut le Prix du Gouverneur général de poésie. Ayant toujours respecté les préoccupations des Québécois en matière de culture, A. M. Klein révélera le Canada français à de nombreux anglophones grâce à ses écrits et à sa poésie.
En 1949, A. M. Klein entreprend un long voyage qui le mènera en Israël, au Maroc ainsi que dans plusieurs pays d’Europe. Il publiera le compte-rendu de ses aventures outre-mer dans le Canadian Jewish Chronicle sous le titre Notebook of a Journey. Les événements que le poète aborde dans ses écrits subséquents lui inspirent l’histoire de son seul roman, The Second Scroll (Le second rouleau). Publié en 1951, cet ouvrage repousse les limites de l’art romanesque canadien de l’époque. Il aborde à la fois des thèmes biographiques, le traumatisme de l’Holocauste et la fondation d’Israël.
M. Klein est également un membre actif de la communauté juive montréalaise. De 1932 à 1955, il est rédacteur au Canadian Jewish Chronicle en plus de travailler quelques années comme collaborateur anonyme et conseiller en relations publiques pour Samuel Bronfman. En 1949, il tente en vain de se faire élire au Parlement canadien sous la bannière de la Fédération du Commonwealth coopératif (l’ancêtre du NDP). Malgré le succès critique et populaire que lui valent ses écrits, A. M. Klein commence à souffrir de dépression nerveuse au début des années 1950. En 1955, il doit abandonner l’écriture et se retirer définitivement de la vie publique. L’année suivante, il reçoit la médaille Lorne-Pierce de la Société Royale du Canada en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à la culture québécoise.