Comptant parmi les peintres juifs montréalais les plus célèbres du XXe siècle, Alfred Pinsky fut l’un des pionniers de l’enseignement des arts à Montréal et au Canada.
Alfred Pinsky entreprend sa formation artistique à l’école secondaire Baron Byng à titre d’assistant de la peintre montréalaise Anne Savage. Il suit également des cours à l’Art Association of Montreal (aujourd’hui le Musée des Beaux-Arts de Montréal) avant de fréquenter l’Art Students League de New York. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il s’enrôle au sein de l’Aviation royale du Canada et déménage en Nouvelle-Écosse, où il s’implique dans le mouvement syndical. De retour à Montréal en 1947, Alfred Pinky et son épouse Ghitta Caiserman-Roth (la célèbre peintre montréalaise et fille du militant et critique littéraire Hannaniah-Meir Caiserman) fondent la Montreal Artists School. L’école demeurera ouverte jusqu’au tournant des années 1950.
Pendant les années 1930, plusieurs des peintres canadiens les plus talentueux sont issus de la communauté juive montréalaise, notamment Louis Muhlstock, Alexandre Bercovitch, Sam Borenstein, Moe Reinblatt et Ghitta Caiserman-Roth. Marqués par les bouleversements sociaux et économiques de leur époque, incluant la Grande dépression, la Seconde Guerre mondiale et la montée du socialisme, ces artistes contribueront largement à définir la peinture moderne au Canada.
Nourrissant un intérêt marqué à l’égard du socialisme et de l’art public, Alfred Pinsky visite le Mexique en 1948, où il rencontre des peintres muralistes qui auront une influence durable sur sa propre pratique artistique. De retour à Montréal, il réalise une murale pour une fabrique de vêtements située sur le boulevard Saint-Laurent. Celle-ci appartient à sa belle-mère, Sarah Wittal-Caiserman, une sioniste de gauche reconnue pour son mécénat artistique. En 1962, Alfred Pinsky devient doyen de la nouvelle Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia (alors nommée l’Université Sir-George-Williams), un poste qu’il conservera jusqu’en 1980.
Tout au long de sa vie, Alfred Pinsky milite pour la place de l’art dans l’éducation, ce qui l’amène notamment à fonder le Child Art Council et à présider la Société canadienne d’éducation par l’art. Auteur de nombreux essais, il est également critique d’art pour la Canadian Broadcasting Corporation et la revue Canadian Art. Son texte le plus connu, A Study of the Work, est publié en 1969 dans le cadre d’une rétrospective des œuvres du peintre Goodridge Roberts.
Remerciement spécial au Musée du Montréal Juif.
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