Auteur/autrice : federationcja
Sonia Benezra
Sonia Benezra est une intervieweuse de la télévision et de la radio, une personnalité de la télévision et une actrice canadienne. Elle est surtout connue pour son travail sur les ondes de MusiquePlus.
Née à Montréal en 1960 dans une famille juive sépharade non francophone provenant du Maroc et d’Espagne, Sonia Benezra fait ses débuts à la télévision et dans les médias immédiatement après avoir obtenu son diplôme en théâtre de l’Université Concordia. C’est toutefois un démêlé avec une compagnie de théâtre locale à propos de ses origines ethniques qui la catapulte sur la scène publique montréalaise. Le journaliste et animateur de radio canadien Tommy Schnurmacher parle d’elle dans sa rubrique publiée dans le quotidien Montreal Gazette. Moses Znaimer, fondateur de la chaîne torontoise MuchMusic, qui est originaire de Montréal, s’empresse alors de communiquer avec l’aspirante-actrice. Un bout d’essai plus tard, Sonia Benezra devient la première femme à l’antenne de MusiquePlus, la version québécoise de MuchMusic.
Dotée d’une excellente mémoire photographique et de la passion des langues, Mme Benezra est l’une des premières personalités de descendance nord-africaines à occuper une place de choix dans les médias populaires québécois. Pendant six ans, elle fait sa marque à l’antenne de TQS alors qu’elle interviewe des personnalités aussi diverses que Leonard Cohen et Sting. Grâce aux quelque deux cents émissions qu’elle produit chaque année et qui attirent plus d’un million de téléspectateurs tous les soirs, elle impose son nom dans le paysage télévisuel montréalais.
Ayant acquis une renommée enviable, Sonia Benezra demeure active dans les médias québécois francophones et anglophones. Sa voix chaleureuse, sa personnalité exubérante et sa grande influence sont indissociables de la culture populaire québécoise.
Sources :
http://www.lapresse.ca/arts/201506/08/01-4876169-al-pacino-a-coeur-ouvert.php
http://www.canada.com/montrealgazette/news/arts/story.html?id=86a6377f-09b3-4668-8205-854b7d6f3016
Quebec TV ‘outsider’ beat back detractors to become vee-jay star
https://www.youtube.com/watch?v=_wmtbPoVb0s
https://www.youtube.com/watch?v=vUqW9nKoOjc
Mark Wainberg
Chercheur primé dans le domaine du VIH/sida, Mark Wainberg a fait des découvertes ayant contribué à la mise au point de traitements contre le sida et à la prévention des maladies infectieuses. Il était d’ailleurs reconnu pour son activisme dans les causes humanitaires visant à venir en aide aux personnes atteintes de ces maladies.
Diplômé des universités McGill et Columbia, M. Wainberg a terminé sa recherche postdoctorale à l’École de médecine Hadassah de l’Université hébraïque de Jérusalem. On le connaît surtout pour son traitement antirétroviral pour lutter contre le VIH/sida et pour la popularisation subséquente de celui-ci.
En plus de faire preuve d’ingéniosité médicale, M. Wainberg se consacrait à l’humanisation de la crise du VIH/sida en ciblant la crise en Afrique et dans les pays en développement de même que le besoin d’offrir des médicaments à faible coût pour lutter contre la maladie. Il a d’ailleurs défendu cette position lorsqu’il était président de l’International AIDS Society.
En 2012, M. Wainberg a reçu un prix Killam en science de la santé. L’année suivante, il a été l’un des cinq bénéficiaires d’une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada et le lauréat du prix Grandes réalisations du Canada dans la recherche en santé du Journal de l’Association médicale canadienne. En 2016, il a été intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne. En plus d’avoir été nommé membre de la Société royale du Canada et associé honoraire du Collège royal des médecins et des chirurgiens du Canada, il a été nommé officier de l’Ordre du Canada, officier de l’Ordre du Québec et chevalier de la Légion d’honneur de France. Soulignons également que M. Wainberg était un membre actif de la communauté juive montréalaise.
Il était également directeur de la recherche à l’Institut Lady Davis de recherches médicales, directeur du Centre SIDA de l’Université McGill et professeur en médecine de même qu’en microbiologie et en immunologie à l’Université McGill.
Sources :
http://www.ladydavis.ca/en/markwainberg
http://publications.mcgill.ca/reporter/2013/03/18485/
https://www.youtube.com/watch?v=46UeJWVDtjs
https://www.youtube.com/watch?v=iVokMPWyyuA
https://www.youtube.com/watch?time_continue=61&v=uPP2AQvqPYE
https://www.youtube.com/watch?v=qz7l5ayqfjE
http://montrealgazette.com/news/local-news/leading-montreal-aids-researcher-mark-wainberg-dies-in-florida
Manny Batshaw
Manuel (Manny) Gilman Batshaw était un influent travailleur social montréalais. Respecté par ses pairs, il est surtout connu pour avoir inspiré la création des Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw.
Manuel Batshaw naît à Montréal en 1915. Ses parents, Tuvieh Batshaw et Golda Batshaw (née Gelman), quittent la Russie en 1903 afin de s’établir dans la métropole québécoise. Manuel Batshaw est le benjamin d’une famille pauvre de quatre enfants. Pendant que son père travaille comme charpentier pour la Canadian National Railway, sa mère exploite une petite épicerie dans le salon familial.
En 1942, Manuel Batshaw s’enrôle dans les Forces armées canadiennes. Montant rapidement en grade, il devient capitaine. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il se voit offrir le poste de directeur général de la Croix-Rouge à Montréal. De 1947 à 1968, il travaille aux États-Unis dans le secteur associatif juif, résidant entre autres à Philadelphie, Hamilton, Atlanta, Newark, New Jersey et New York. De retour à Montréal, Manuel Batshaw devient par la suite directeur général des Allied Jewish Community Services (AJCS), poste qu’il conserve pendant 12 ans.
Sous l’ « ère Batshaw », les revenus de la collecte de fonds de l’AJCS quintuplent et l’organisation prend de l’expansion. Pendant son règne, plusieurs immeubles voient le jour, dont la Maison Cummings en 1973. En 1985, au lendemain de l’entrée en vigueur de la Loi 65 (Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels), M. Batshaw se donne pour mission de prendre soin du peuple juif tout en rassurant les membres de sa communauté quant à la place qu’elle occupe à Montréal. Insistant entre autres sur le droit de tous les enfants juifs à recevoir une éducation juive, il contribue à l’intégration des Juifs sépharades francophones à l’AJCS, en plus d’organiser des voyages en Israël pour les étudiants. Lorsqu’une possible séparation du Québec se pointe à l’horizon (et que plusieurs Juifs anglophones choisissent de quitter le Québec), M. Batshaw se bat pour que les écoles juives se dotent de programmes d’immersion française. En somme, sa compassion dépasse largement les murs de l’AJCS.
En 1974, peu de temps après la publication d’un article de la Montreal Gazette portant sur une histoire de maltraitance ayant eu lieu dans un centre d’accueil pour enfants mésadaptés de La Prairie, Manuel Batshaw voit ses recommandations sur les changements institutionnels être publiées dans la presse locale. Peu de temps après, la plupart de ces recommandations sont adoptées. Le gouvernement provincial demande ensuite à Manuel Batshaw de diriger un groupe de travail chargé d’examiner les pratiques de 73 autres centres d’accueil pour enfants mésadaptés. Moins d’un an plus tard, un rapport en 11 volumes connu sous le nom de Rapport du comité Batshaw voit le jour. Ses conclusions conduiront à la mise en place de la Loi sur la protection de la jeunesse en 1977. Seize ans plus tard, la fusion des cinq institutions pour enfants anglophones du Québec mène à la création d’un nouvel organisme : les Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw.
Après avoir pris sa retraite de l’AJCS en 1980, M. Batshaw se joint, à la demande de son ami Charles Bronfman, au groupe Claridge Inc. à titre de conseiller en affaires philanthropiques et communautaires juives. Il demeure en poste jusqu’en 1998.
M. Batshaw a été nommé chevalier de l’Ordre national du Québec en 1995 et membre de l’Ordre du Canada en 2003. Il est en outre devenu titulaire d’un doctorat honorifique de l’Université McGill en 1998.
Liens :
http://globalnews.ca/news/1946712/manny-batshaw-celebrates-his-100th-birthday/
https://www.youtube.com/watch?v=kozyjS32uCg
https://www.youtube.com/watch?v=ZSK_Y5Q1b_M
https://www.youtube.com/watch?v=A9CcAtNCLBY
Famille Greenberg
Harold Greenberg et ses trois frères, Harvey, Sidney et Ian, ont cofondé Astral Media Inc., l’une des plus grandes entreprises médiatiques indépendantes du Canada, dont les activités se sont étendues à la photographie, au cinéma, à la télévision, à la radio et à la musique.
Les quatre frères Greenberg grandissent au sein d’une famille ashkénaze de Montréal, entre le boulevard Saint-Laurent et Côte-Saint-Luc. En 1961, ils fondent Angreen Photo Inc., leur première coentreprise, qui est spécialisée dans la photo, puis font l’acquisition des laboratoires de finition photographique Bellevue Pathé en 1963. C’est en 1967 que cette entreprise prend véritablement son envol, lorsqu’elle obtient les droits exclusifs de la vente d’appareils-photo, de pellicules et de matériel photographique sur le site de l’Exposition universelle de Montréal.
Grâce aux nouveaux fonds dont elle dispose, Angreen est en mesure d’acquérir Astral Communications. L’entreprise adopte plus tard le nom d’Astral Media et deviendra le plus important radiodiffuseur du pays, en plus de posséder des chaînes de télévision payantes et spécialisées. Les frères Greenberg en sont les actionnaires majoritaires tandis qu’Harold endosse le rôle de président et de chef de la direction. À ce titre, il lance l’entreprise dans la production de vidéocassettes ainsi que dans la postproduction et la distribution de films. Il soutient fermement le sous-titrage en français québécois, plutôt qu’en français de France, pour les films et les téléfilms destinés au public de la Belle Province. Vers la fin de sa carrière, Harold Greenberg étend les activités de sa société aux nouveaux médias, comme le CD-Rom, et à diverses techniques, dont l’animation par ordinateur. L’homme d’affaires se fait également un nom dans le milieu cinématographique en tant que chef de production des longs métrages Porky’s (Chez Porky), Breaking Point et The Neptune Factor (L’Odyssée sous la mer).
En 1986, pour rendre hommage au soutien apporté par Harold Greenberg aux productions canadiennes, Astral crée le Fonds Harold Greenberg, qui vise à financer de nouvelles œuvres cinématographiques canadiennes. Le Fonds investira plus de 50 000 000 $ au cours des vingt années suivantes. En reconnaissance de son engagement envers la collectivité, M. Greenberg sera nommé officier de l’Ordre du Canada, chevalier de la Légion d’honneur et chevalier de l’Ordre national du Québec.
Après le décès d’Harold Greenberg en 1996, son frère Ian prend les rênes d’Astral, qui sera désormais uniquement axée sur les médias, la télévision, la radio, la publicité et les médias numériques. Avant son acquisition par Bell Canada en 2012, l’entreprise compte plus de 2 800 employés répartis dans huit provinces canadiennes, 84 stations de radio et 24 chaînes de télévision payantes et spécialisées.
Liens :
https://en.wikipedia.org/wiki/Harold_Greenberg
http://www.theglobeandmail.com/globe-investor/a-bittersweet-day-for-ian-greenberg/article4202832/
Lyon Cohen
Lyon Cohen était un grand chef d’entreprise et un important leader communautaire montréalais. Il a notamment fondé le Jewish Times, le premier quotidien anglophone destiné aux Juifs du Canada.
Lyon Cohen voit le jour en Pologne en 1868. Au début des années 1870, il immigre au Canada en compagnie de ses parents. Après avoir passé quelques années en Ontario, sa famille s’installe définitivement à Montréal. Lyon Cohen et son père, Lazarus Cohen, se lancent plus tard dans le commerce du charbon. Au milieu des années 1900, Lyon Cohen devient propriétaire de la Freedman Company, l’une des plus grandes entreprises de fabrication de vêtements situées à Montréal. Son petit-fils, le célèbre Leonard Cohen, y travaillera brièvement pendant les années 1950. Lyon Cohen compte alors parmi les personnages les plus influents de la communauté juive la plus nantie de la ville : celle des uptowners, établie dans l’Ouest-de-l‘Île. Sous la présidence de M. Cohen, la Freedman Company devient un véritable chef de file du marché du prêt-à-porter. L’homme d’affaires montréalais devient du même coup une figure incontournable de l’industrie textile nord-américaine.
Au cours de sa carrière, Lyon Cohen assume la présidence de nombreuses organisations d’envergure, dont l’Institut Baron de Hirsch, la Montreal Clothing Manufacturers Association, le Montefiore Club, le Congrès juif canadien (1919) et la Congrégation Shaar Hashomayim. Il accueille en outre plusieurs grands personnages dans sa résidence de Westmount, incluant Chaim Weizmann (premier président de l’État d’Israël), le Rabbin Stephen S. Wise et Solomon Schechter (l’architecte du judaïsme conservateur américain), entre autres. En dépit des postes prestigieux qu’il occupe au fil des ans, de son vaste réseau de contacts hauts placés et de son aversion notoire pour les syndicats de travailleurs et les militants juifs, Lyon Cohen est considéré comme un homme près des gens ordinaires. En effet, il se rend régulièrement au Port de Montréal afin d’accueillir les nouveaux immigrants, leur souhaitant la bienvenue dans la ville et au sein de la communauté juive.
En 1897, M. Cohen et Samuel W. Jacobs fondent le Jewish Times. S’adressant surtout à l’establishment, ce quotidien fait notamment la promotion de l’assimilation rapide des immigrants d’Europe de l’Est au Canada et de l’adoption des coutumes britanniques.
Créé dans le but d’enrayer la montée de l’antisémitisme, le Jewish Times a aussi pour but de contrebalancer les traditions des nouveaux immigrants juifs originaires d’Europe de l’Est. Lyon Cohen et ses associés uptowners les mieux intégrés à la société canadienne identifient ces nouveaux arrivants comme l’une des principales causes de l’antisémitisme. Le système de croyances et le désir d’intégrer l’élite anglo-protestante des hommes d’affaires donnent lieu à un style journalistique conservateur – et souvent terne –, qui tend à atténuer le nationalisme juif. Par ailleurs, le Jewish Times ne vise pas seulement à informer la grandissante communauté juive de Montréal : il souhaite également guider son lectorat vers ce que ses fondateurs considèrent comme la meilleure façon qui soit de vivre et d’atteindre la prospérité dans le Nouveau Monde.
Après l’arrivée de plusieurs vagues d’immigrants juifs parlant uniquement le yiddish, une langue que le Jewish Times qualifie de « jargon d’une vulgarité brutale », le quotidien connaît une baisse de popularité marquée. En 1914, il est racheté par Hirsch Wolofsky, le propriétaire du quotidien yiddish Der Keneder Adler. Celui-ci transformera le Jewish Times en un nouveau quotidien, nouvellement appelé le Canadian Jewish Chronicle. Entre-temps, Lyon Cohen et Samuel W. Jacobs accroissent leur influence au sein de la communauté juive grâce à la grande visibilité que leur avait offerte leur tribune dans les pages du Jewish Times. En 1917, M. Jacobs est élu au Parlement tandis qu’en 1937, Lyon Cohen devient président du Congrès juif canadien.
Remerciement spécial au Musée du Montréal juif.
Liens :
http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/encyclopedia/LyonCohen.htm
http://www.jewishpubliclibrary.org/blog/wp-content/uploads/2010/06/Newspapers-of-Jewish-Montreal.pdf
http://www.imjm.ca/location/1323
Peter Bercovitch
Peter Bercovitch était un avocat et un homme politique canadien originaire de Montréal. Il fut l’un des plus ardents défenseurs des droits de la communauté juive du Québec.
Né à Montréal en 1879 au sein d’une famille juive très instruite, Peter Bercovitch grandit dans le dynamique bien que modeste arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Adulte, il obtient un baccalauréat intégré en droit civil de l’Université McGill ainsi qu’une maîtrise en droit de l’Université de Montréal, avant d’être admis au Barreau du Québec en 1901. Il amorce alors une brillante carrière de juriste.
Élu député libéral dans la circonscription montréalaise de Saint-Louis en 1916, Peter Bercovitch représentera ses électeurs jusqu’en 1936. Deux ans plus tard, il fait le saut dans l’arène fédérale, effectuant son entrée à la Chambre des communes à titre de député libéral de la circonscription de Cartier. Il conservera son siège jusqu’à son décès en 1942.
Le travail de Peter Bercovitch sur la scène municipale est particulièrement remarquable, surtout en raison de l’antisémitisme rampant qui sévit au Québec durant la première moitié du XXe siècle. Alors que l’immigration juive est au point mort et que les Juifs canadiens sont peu représentés au Parlement, Peter Bercovitch se fait le porte-parole de la communauté, devenant rapidement un modèle pour la génération montante d’avocats et de politiciens juifs.