Auteur/autrice : Talia Huculak
Abraham De Sola
Faisant partie d’une longue lignée d’érudits et de rabbins notoires, Abraham De Sola est surtout connu pour avoir été, de 1846 à 1882, le hazan (guide spirituel) de la plus ancienne synagogue juive montréalaise : la Congrégation Shearith Israel. En 1858, il est devenu le premier rabbin du Canada à se voir décerner un doctorat honorifique en droit.
Sixième enfant de David Aaron De Sola et de Rebecca Meldola, Abraham voit le jour à Londres en 1825. D’origine espagnole et portugaise, les membres de sa famille se sont installés en Angleterre après avoir transité par Amsterdam au début du XIXe siècle. Son grand-père maternel, Raphael Meldola, est Grand Rabbin de la Congrégation des Sephardim de Londres, la synagogue Bevis Marks. Quant à son père, en plus d’être écrivain, il est le hazan de cette même communauté. La femme d’Abraham De Sola, Esther Joseph, est pour sa part la fille d’Henry Joseph, le patriarche de l’une des familles juives les plus célèbres du Canada.
Jeune adulte, Abraham De Sola entreprend des études à la City of London Corporation School avant de poursuivre sa formation sous la direction de son père et de Louis Loewe, un éminent orientaliste. En 1847, il déménage à Montréal après s’être vu offrir le poste de hazan de la Congrégation Shearith Israel. Il sera le rabbin de cette communauté sépharade orthodoxe pour le reste de sa vie. Peu de temps après son arrivée dans la métropole québécoise, Abraham De Sola fonde une école du dimanche. Puis, quelques années plus tard, il ouvre une école privée mixte accueillant des externes et des pensionnaires. Bien qu’il s’inscrive dans la stricte tradition sépharade, le rabbin montréalais entretient des liens étroits avec les communautés juives ashkénazes, appuyant notamment leurs écoles et leurs organisations.
Doté d’une réputation d’érudit et de professeur chevronné, Abraham De Sola est engagé par le McGill College en 1848 pour enseigner la littérature hébraïque et rabbinique. Cinq ans plus tard, il devient professeur de littérature hébraïque et orientale, poste qu’il conservera jusqu’à sa mort. Il enseignera également l’espagnol et la philologie. D’esprit ouvert et libéral, Abraham De Sola s’intéresse à une foule de domaines d’études. Il se passionne entre autres pour les références botaniques et zoologiques contenues dans la Bible, l’histoire des Juifs influents, les études médicales sur les règles alimentaires rabbiniques et l’histoire des Juifs en Angleterre, en Perse, en Pologne et en France. En 1858, le McGill College lui décerne un doctorat honorifique. C’est la première fois qu’un tel honneur est accordé à un ministre du culte juif, et ce, tant en Angleterre qu’en Amérique du Nord.
Abraham De Sola est non seulement un professeur universitaire émérite, mais également un brillant orateur. Au cours de sa vie active, il présente des conférences devant de nombreuses organisations, incluant l’Association de la bibliothèque de commerce de Montréal, le Club littéraire de Montréal, la Société de numismatique et d’archéologie de Montréal ainsi que la Société d’histoire naturelle de Montréal, dont il assumera la présidence de 1867 à 1868. Plusieurs de ses discours et sermons paraissent dans les périodiques et les journaux juifs de l’époque, notamment dans The Occident (dirigé par Isaac Leeser), premier périodique juif jamais publié aux États-Unis. Au début des années 1870, à l’invitation du président Ulysses S. Grant, Abraham De Sola ouvre une séance du Congrès américain par une prière, devenant ainsi le premier sujet britannique – et le premier Juif – à recevoir un tel honneur.
Reconnu pour ses activités philanthropiques, Abraham De Sola joue un rôle décisif dans la fondation de la Hebrew Philanthropic Society, un organisme chargé d’offrir de l’assistance aux nouveaux arrivants et d’aider les personnes démunies, malades ou dans le besoin. Plus tard, il participe à la mise sur pied de la Young Men’s Hebrew Benevolent Society (1863), de la Ladies’ Hebrew Benevolent Society (1863) et de la Yod Beyod ou Jewish Mutual Aid Society (1872). Parallèlement, étant constamment en contact avec la communauté juive internationale, il travaille sans relâche à la création de fonds de secours destinés aux Juifs de Perse, du Maroc, de Palestine et de Russie.
En 1876, la santé d’Abraham De Sola commence à décliner. Il rend l’âme à New York six ans plus tard lors d’un séjour chez sa sœur. Son corps sera rapatrié à Montréal. Deux de ses fils suivront ses traces : Clarence De Sola deviendra l’un des chefs de file du mouvement sioniste canadien tandis que Meldola De Sola deviendra l’un des plus grands érudits et interprète du judaïsme orthodoxe en Amérique du Nord.
Au Canada comme à l’étranger, Abraham De Sola jouissait d’une excellente réputation à titre de guide spirituel, d’enseignant et d’écrivain. On se souvient de lui comme de l’une des plus importantes voix du judaïsme orthodoxe de son époque.
Sources :
https://en.wikipedia.org/wiki/Abraham_de_Sola
http://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/abraham-de-sola/
http://imjm.ca/location/1092
William Raphael
Le peintre montréalais d’origine prussienne William Raphael était surtout connu pour ses portraits et ses tableaux de genre. Il est considéré comme le premier artiste professionnel d’origine juive à s’être établi au Canada.
William Raphael voit le jour à Nakel en 1833. De la lignée des Rafalsky, il est issu d’une famille juive orthodoxe aux racines polonaises comptant au moins sept enfants. Pendant sa jeunesse, il effectue de nombreux aller-retour entre Nakel et Berlin pour suivre des cours à l’Académie des arts, où il a pour maîtres Johann Eduard Wolff, portraitiste, et Karl Begas, peintre de genre et peintre d’histoire. Ces derniers auront une influence durable sur le travail de leur élève.
William Raphael doit interrompre ses études en 1856, car son père est gravement malade. Après le décès de celui-ci, il décide d’aller tenter sa chance en Amérique du Nord. Au terme d’un séjour de quatre mois à New York, il part rejoindre l’un de ses frères à Montréal en 1857, ville qu’il ne quittera jamais plus.
Artiste prolifique, William Raphael se forge une notoriété enviable en peignant le portrait de nombreux notables canadiens, dont les docteurs Louis-Édouard Desjardins et Aaron Hart David ainsi que le Rabbin Abraham De Sola (qui a célébré son mariage). Des huiles du peintre montréalais représentant des gouverneurs généraux auraient même orné les murs des édifices du Parlement à Ottawa. M. Raphael est également réputé pour ses paysages à l’activité débordante, illustrant le quotidien des autochtones et des colons canadiens-français. L’un de ses tableaux les plus connus s’intitule Immigrants at Montreal (rebaptisé Behind Bonsecours Market, Montreal). On y aperçoit le peintre au centre d’une scène de marché animée, tenant un sac dans sa main droite et un chandelier dans sa main gauche. Cette toile se trouve maintenant au Musée des beaux-arts du Canada.
Pour financer sa carrière artistique, William Raphael enseigne les arts dans diverses écoles de langue anglaise, dont le High School of Montreal et l’Art Association of Montreal. Il donne également des cours dans des écoles de langue française, principalement à la maison mère de Lachine et dans certains des couvents des Sœurs de Sainte-Anne. Il fondera sa propre école de dessin et de peinture en 1885. M. Raphael assure aussi sa subsistance en exécutant des portraits de commande. De plus, lorsqu’il ne travaille pas comme artiste dans un studio de photographie, il restaure des tableaux pour les églises et les couvents en plus de produire des illustrations pour des périodiques médicaux ou des enseignants en médecine.
Outre ses diverses occupations pour subvenir aux besoins de sa famille, William Raphael trouve le temps de s’investir auprès de nombreuses associations professionnelles, incluant l’Art Association of Montreal, l’Ontario Society of Artists, le Pen and Pencil Club de Montréal et le Conseil des arts et manufactures de la province de Québec. Après avoir été admis dans la franc-maçonnerie en 1864 et avoir contribué à la mise sur pied de la Société des artistes canadiens en 1867, il devient membre fondateur de l’Académie royale des arts du Canada en 1880. Enfin, deux ans plus tard, il participe à la fondation du temple Emanu-El de Montréal.
William Raphael et Ernestina Danziger ont échangé leurs vœux en 1865. Ils ont eu neuf enfants, dont Samuel, qui est devenu artiste professionnel à New York.
Leon Katz
Véritable pionnier dans le domaine du génie biomédical, le Montréalais Leon Katz a consacré sa vie à l’amélioration des soins et de la sécurité des patients. Ses travaux ont eu des effets bénéfiques partout au Canada.
Leon Katz a inventé et fabriqué de façon artisanale une vaste gamme d’appareils médicaux novateurs, dont l’un des premiers cardiotocographes, un numériseur-imprimante servant à détecter l’absorption d’iode radioactif par la glande thyroïde, des incubateurs pour les nourrissons de même qu’un injecteur angiographique à haute vitesse. L’ingénieur a fait fonctionner ces appareils révolutionnaires lors de nombreuses interventions médicales. Il a également conçu et manié le cœur-poumon artificiel employé durant la première chirurgie à cœur ouvert au Canada, une opération qui a été répétée des milliers de fois par la suite.
En 1973, Leon Katz s’est joint à l’équipe du Bureau des matériels médicaux à Ottawa à titre de premier directeur de la Division des instruments diagnostiques et de la Division de l’évaluation et des normes. À Santé Canada, il a contribué à l’élaboration de règles de sécurité avant-gardistes applicables aux appareils médicaux. Sa découverte de dangers potentiels lors de la collecte de sang a quant à elle mené à des rappels internationaux de matériel contaminé, ce qui a sauvé d’innombrables vies partout dans le monde.
En plus d’avoir été reçu au sein de l’Ordre du Canada et de l’Ordre de l’Ontario, M. Katz a été nommé membre émérite de la Société canadienne de génie biomédical et Fellow de l’Institut canadien des ingénieurs, dont il a participé à la fondation. Il s’est également vu décerner le Living Legend Award par la World Society of Cardio-Thoracic Surgeons. Vétéran décoré de la Seconde Guerre mondiale, Leon Katz a par ailleurs été officier dans l’armée britannique. Durant son déploiement dans la zone américaine, il a épaulé la Brigade juive — la seule unité militaire des Forces alliées à agir à titre de formation militaire nationale et indépendante juive.
Personnages publics des XXe et XXIe siècles
Lawrence Bergman
Lawrence Bergman est un notaire canadien et ancien ministre du Revenu du Québec.
Natif de Montréal, M. Bergman fait ses études à l’Université Sir George Williams et à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Il est notaire de 1965 à 1994, année où il est nommé ministre du Revenu au sein du gouvernement québécois. Il est élu pour la première fois à l’Assemblée nationale comme représentant libéral dans D’Arcy McGee en 1994. Il est réélu cinq fois, obtenant parfois plus de 90 % des voix possibles, jusqu’à sa retraite en 2014. Le premier ministre Jean Charest le nomme ministre du Revenu, poste qu’il occupe de 2003 à 2007. En 2008, il préside le caucus des députés.
Récipiendaire de nombreux prix, incluant le Prix Jérusalem et la décoration du Rayonnement culturel de la Renaissance française, il siège également au conseil d’administration de plusieurs organisations, incluant diverses synagogues et un B’nai B’rith Lodge. Il est membre du Conseil de la communauté juive de Montréal et conseiller à la Faculté d’études religieuses de l’Université McGill.
Marc Gold
Marc Gold est sénateur, avocat, professeur et leader communautaire.
Fils du regretté Alan B. Gold, juge en chef de la Cour supérieure du Québec, Marc Gold obtient son grade de premier cycle à l’Université McGill, son baccalauréat en droit à l’Université de la Colombie-Britannique et sa maîtrise en droit de la Harvard Law School. Expert en droit constitutionnel canadien, il fait partie de la poignée de professeurs chargés de la formation des juges nommés par le gouvernement fédéral en ce qui a trait au droit constitutionnel. Il enseigne également le droit à l’école de droit Osgoode Hall et à l’Université McGill.
Il occupe le poste de vice-président chez Maxwell Cummings and Sons pendant 23 ans et est membre actif et à part entière de la communauté québécoise. Entre autres rôles, il assure la présidence de l’organisme sans but lucratif Ensemble pour le respect de la diversité, dont la mission est de promouvoir un environnement sans discrimination dans les écoles du Québec et du Canada. Membre du conseil des directeurs de l’Université de Montréal pendant 16 ans, il est nommé administrateur émérite par l’Université en 2016, en reconnaissance de ses services. Il siège également au conseil d’administration de l’Orchestre symphonique de Montréal et de Centraide Grand Montréal. Au sein de la communauté juive de Montréal, il préside les Fédérations juives du Canada – UIA et la Fédération CJA.
Gold est membre à temps partiel de la Commission des libérations conditionnelles du Canada. En 2016, le premier ministre Justin Trudeau le nomme au Sénat en tant que sénateur indépendant.
Yoine Goldstein
Montréalais de naissance, Yoine J. Goldstein est un avocat de renommée internationale, un professeur et un ancien sénateur dont les travaux sur l’insolvabilité sont reconnus. Il obtient son baccalauréat en droit (1955) et son baccalauréat en droit civil avec distinction (1957) de l’Université McGill. En 1960, il décroche son doctorat en droit de l’Université de Lyon et devient membre du Barreau du Québec en 1961. Plus tard, il devient associé principal au cabinet montréalais Goldstein, Flanz & Fishman.
En 2005, M. Goldstein est nommé au Sénat en tant que membre du caucus libéral. Il agit à titre de vice-président du Comité des banques et du commerce et à titre de conseiller spécial au Comité sénatorial des banques et du commerce. Il est le directeur fondateur et membre du comité exécutif national de l’Institut d’insolvabilité du Canada ainsi que le fondateur et président de la Division du Québec sur la faillite de l’Association du Barreau canadien. En plus de ses positions juridiques et politiques, M. Goldstein est un membre actif de la communauté juive, au sein de laquelle il occupe nombre de postes de leadership, incluant la présidence de la Fédération CJA (1995-1997). Il occupe présentement le poste d’avocat principal au sein du conseil d’administration de McMillan S.E.N.C.R.L., s.r.l. à Montréal.
Goldstein a reçu le Lord Reading Law Society Human Rights Award (1992), le Lord Reading Law Society Service Award (1998), l’Ordre du mérite du Barreau du Québec (2001), la distinction Avocat émérite du Barreau du Québec (2007) et la Médaille du Jubilé de diamant de la reine Elizabeth II (2012).
Anthony Housefather
Natif de Montréal, Anthony Housefather fait sa marque sur la scène politique municipale avant d’être élu député dans la circonscription Mont-Royal.
Housefather devient vice-président du Parti libéral du Canada, puis conseiller municipal de Hampstead. En 2000, il est président d’Alliance Québec pendant un an avant d’être élu conseiller municipal pour l’arrondissement Côte-St-Luc-Hampstead-Montréal-Ouest. En 2005, il devient maire de Côte-St-Luc. En 2015, il est élu comme député de Mont-Royal, à la place d’Irwin Cotler, qui a pris sa retraite. Depuis, il préside le Comité permanent de la justice et des droits de la personne.
Leo Kolber
Leo Kolber a connu une longue carrière diversifiée. Il a été sénateur de la division de Victoria, au Québec, de 1983 à 2004.
Après l’obtention de son diplôme en droit de l’Université McGill en 1952, il participe aux diverses activités de la famille Bronfman, notamment comme président d’une société de portefeuille familiale pour les enfants de Samuel Bronfman et comme joueur majeur dans l’acquisition par Seagram d’une participation dans DuPont. En fait, dans tous les livres et articles parlant de lui, M. Kolber est décrit comme un Bronfman non Bronfman.
En 1987, Leo Kolber fonde la Corporation Cadillac Fairview limitée, un des plus importants propriétaires immobiliers au monde – responsable du Centre Eaton notamment. Depuis, Leo Kolber occupe divers postes, siège au sein des conseils d’administration de la Banque TD et de MGM et préside le conseil d’administration de l’Hôpital général juif.
Leo Kolber fait son entrée dans le monde politique lorsqu’il devient l’agent de financement principal du Parti libéral du Canada, puis est nommé au Sénat du Canada en 1983. Il occupe également le poste de président du comité consultatif sur la sécurité nationale.
En 2007, M. Kolber est fait officier de l’Ordre du Canada. Très engagé auprès de la Fédération CJA, il est une figure philanthropique importante à Montréal et au Canada.
Lionel Perez
Lionel Perez est un avocat, homme d’affaires et politicien montréalais fort connu sur la scène municipale.
Perez est diplômé en droit de l’Université de Montréal et de l’Université Osgoode Hall. Il est aussi titulaire d’un baccalauréat en science politique. Son service de documentation juridique, qu’il a mis sur pied avant de se lancer en politique, suscite un immense respect. Élu pour la première fois en 2009, il est réélu chaque fois dans sa circonscription, incluant un intermède d’une année comme maire de Côte-des-Neiges-NDG. Juif orthodoxe, il s’est élevé contre la tentative du Québec d’interdire le port du voile intégral.
Lazarus Phillips
Lazarus Phillips est avocat et sénateur canadien.
Après avoir servi notre pays pendant la Première Guerre mondiale, il obtient son diplôme en droit de l’Université McGill. Il est associé principal au cabinet Phillips & Vineberg S.E.N.C.R.L., s.r.l.. En 1943, il perd ses élections comme député fédéral dans la circonscription de Cartier contre Fred Rose, le seul député communiste au Canada, mais devance David Lewis de la CCF. Il siège comme président pour les Talmud Torahs Unis et occupe le poste de directeur de la Banque Royale du Canada. Il est nommé sénateur en 1968 et prend sa retraite 2 ans plus tard.
Mindy Pollak
Mindy Pollak est la première femme juive hassidique de l’histoire de Montréal à siéger au conseil municipal.
Née à Montréal, où elle fait toutes ses études, Mme Pollak cofonde en 2011 les Amis de la rue Hutchison pour faciliter les rencontres et encourager la discussion entre la communauté hassidique et ses voisins dans Outremont. À 24 ans, elle entre sur la scène politique municipale dans son arrondissement afin de poursuivre son travail en relations communautaires. Parfaitement bilingue, elle est élue conseillère d’arrondissement en 2013 dans le district Claude-Ryan. En réponse à la question d’un journaliste à propos de l’image de la femme hassidique docile et timide, elle lui rétorque : « Ai-je l’air docile selon vous? »
Jacques Saada
Jacques Saada est un professeur, homme d’affaires et politicien canadien.
Natif de Tunis, M. Saada passe son adolescence à Paris, puis immigre à Montréal en 1969. Il travaille comme professeur de linguistique et de traduction avant de faire son entrée sur la scène politique comme commissaire d’école. Il devient président du Parti libéral, puis est élu comme député dans la circonscription Brossard-La Prairie en 1997. En 2003, le premier ministre Paul Martin lui offre un poste au sein de son cabinet et le nomme responsable de quatre ministères : leader du gouvernement à la Chambre des communes, ministre de la Réforme démocratique, ministre du Développement économique du Canada et ministre de la Francophonie. Après sa carrière politique, il devient président-directeur général de l’Association québécoise de l’aérospatiale jusqu’à son départ à la retraite en 2011.
Pour en savoir plus :
http://www.jewishpubliclibrary.org/blog/?p=3878
https://en.wikipedia.org/wiki/Lazarus_Phillips
http://quebec.huffingtonpost.ca/jacques-saada/
http://www.theglobeandmail.com/news/politics/orthodox-jews-question-scope-of-quebec-bill-that-could-ban-face-coverings/article4330395/
https://en.wikipedia.org/wiki/Lionel_Perez_(politician)
https://en.wikipedia.org/wiki/Anthony_Housefather
http://www.vice.com/en_ca/read/we-spoke-with-mindy-pollack-about-being-montreals-first-female-hasidic-city-councillor-781
https://en.wikipedia.org/wiki/Leo_Kolber
http://www.jgh.ca/en/BioKolber
https://en.wikipedia.org/wiki/Lawrence_Bergmanhttps://en.wikipedia.org/wiki/Lawrence_Bergman
http://montreal.ctvnews.ca/liberal-lawrence-bergman-steps-down-birnbaum-to-run-1.1719367
http://www.cjnews.com/news/canada/ex-mna-lawrence-bergman-lauded-20-years-service
http://www.mcmillan.ca/yoinegoldstein
https://en.wikipedia.org/wiki/Yoine_Goldstein
http://pm.gc.ca/eng/news/2016/11/02/biographical-notes
https://www.jewishcanada.org/about-us/leadership/marc-gold
Norma Shearer
Surnommée « la reine des studios MGM », Norma Shearer (née Edith Norma Schearer) fut une actrice hollywoodienne oscarisée et une pionnière du féminisme.
Née en 1902 de l’union d’Andrew Schearer et d’Edith Fisher, Norma Shearer grandit à Montréal dans un milieu aisé. En 1918, son père assiste impuissant à l’effondrement de son entreprise de construction. Cet événement malheureux plonge la famille Schearer dans l’indigence. Quelques années plus tard, Mme Fisher emmène Norma et sa sœur Athole à New York, puis à Hollywood, dans l’espoir de voir ses filles faire carrière dans l’industrie du cinéma.
Débordante de talent et de détermination, Norma Shearer parvient à décrocher de petits rôles dans des productions de Universal Studios, puis elle devient l’une des têtes d’affiche de la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM). Au cours de la décennie 1920, elle passe sans problème du cinéma muet au cinéma parlant. Sa brillante carrière d’actrice s’étendra sur plus de trente ans. Accumulant les apparitions dans les comédies et les drames historiques, Norma Shearer est connue pour ses rôles de femmes fortes, libérées ou issues de la noblesse.
Durant les années 1930, Norma Shearer compte parmi les plus grandes vedettes du cinéma, ce qui ne l’empêchera pas de voir son étoile pâlir après sa retraite dix ans plus tard. Heureusement, plusieurs événements contribueront à redorer son image au cours des décennies suivantes : durant les années 1950, ses films sont vendus à la télévision; au cours des années 1970, ils sont de nouveau projetés au cinéma; en 1988, la chaîne Turner Network Television met sa carrière cinématographique en valeur; enfin, en 1994, la chaîne Turner Classic Movies fait de même. Vers la fin du XXe siècle, plusieurs livres à succès, dont Complicated Women de Mick LaSalle, présentent l’actrice sous un jour nouveau. Elle est désormais dépeinte comme une incontournable pionnière du féminisme.
D’origine irlando-écossaise, Norma Shearer s’est convertie au judaïsme orthodoxe en 1927, afin d’épouser le producteur Irving Thalberg, alors directeur de la MGM. Du couple sont nés deux enfants. Même après la mort prématurée de son mari en 1936, la star hollywoodienne a continué de pratiquer le judaïsme, et ce, jusqu’à la fin de sa vie.
Mise en nomination aux Academy Awards à six reprises, Mme Shearer a remporté l’Oscar de la meilleure actrice en 1930 pour le film The Divorcee (La divorcée). En reconnaissance de son éblouissante carrière cinématographique, elle a été intronisée à l’Allée des célébrités canadiennes en 2008. Son étoile a été ajoutée au Hollywood Walk of Fame la même année.
Yoshua Bengio
Yoshua Bengio compte parmi les plus grands spécialistes mondiaux en matière d’intelligence artificielle.
Après avoir obtenu un doctorat en sciences informatiques de l’Université McGill, Yoshua Bengio a entrepris des études postdoctorales au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) ainsi qu’au AT&T Bell Labs. Travailleur infatigable, il est aujourd’hui professeur titulaire au Département d’informatique et d recherche opérationnelle de l’Université de Montréal, directeur du Laboratoire d’informatique des systèmes adaptatifs (MILA), codirecteur du programme Neural Computation and Adaptive Perception de l’Institut canadien de recherches avancées et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les algorithmes d’apprentissage statistique et de la Chaire industrielle CRSNG-Ubisoft. Yoshua Bengio est également le rédacteur en chef du Journal of Machine Learning Research et le rédacteur en chef associé de la revue scientifique Neural Computation. Il est aussi un conférencier très sollicité mondialement.
Yoshua Bengio agit en outre à titre de directeur scientifique de l’Institut de valorisation des données (IVADO), une alliance stratégique entre l’Université de Montréal et ses deux grandes écoles affiliées, l’École polytechnique et l’École des hautes études commerciales (HEC). En 2016, le gouvernement fédéral canadien a octroyé une subvention de 93,5 millions de dollars étalés sur sept ans à l’IVADO. Il s’agit de la plus importante subvention de recherche jamais octroyée à l’Université de Montréal depuis sa fondation à la fin du XIXe siècle. L’IVADO a également un partenariat avec l’Université McGill.
Auteur de plus de 300 publications scientifiques, Yoshua Bengio est un pionnier dans le domaine de l’apprentissage profond, un ensemble de méthodes d’apprentissage automatique dans le champ de l’intelligence artificielle. L’ambition principale de Yoshua Bengio consiste à comprendre les principes de l’apprentissage qui donnent lieu à l’intelligence. Via ses travaux de recherche reconnus mondialement sur les algorithmes d’apprentissage, Yoshua Bengio et son équipe de chercheurs tentent d’offrir aux ordinateurs la capacité de capter des connaissances opérationnelles à partir d’exemples concrèts.
À l’automne 2016, Yoshua Bengio a lancé, avec Jean-François Gagné et Nicolas Chapado, un incubateur de start-ups dans le domaine de l’intelligence artificielle appelé Élément AI.
Congrès juif canadien
Première assemblée démocratiquement élue pour représenter la communauté juive du Canada, le Congrès juif canadien (CJC) a été créé à Montréal en 1919.
Pendant les premières années de la Confédération, le contexte de la nation canadienne ne facilite pas la tâche aux organisations nationales. Pendant des années, le seul organisme national est la Fédération des sionistes canadiens, dont les dirigeants sont nommés selon la tradition d’Europe centrale. Mais la Première Guerre mondiale, la dévastation de l’Europe, l’immense problème des réfugiés et l’afflux de Juifs d’Europe de l’Est au Canada entraînent la création d’un nouvel organisme national. Pour offrir une voix à la population croissante de nouveaux arrivants, le Congrès juif canadien, qui est composé de représentants élus, se donne pour mission de défendre les intérêts de la communauté juive canadienne dans ses questions politiques, nationales et internationales. Puisque plusieurs de ses fondateurs font partie du Po’alei Zion (Travailleurs de Sion), une organisation gauchiste, le CJC essaie de répondre aux besoins des différentes franges de la communauté. Son premier secrétaire général est Hannaniah Meir Caiserman, un tailleur et organisateur syndical né en Roumanie. Il occupera ce poste jusqu’à son décès en 1950.
Saul Hayes est sans contredit l’un des directeurs généraux à siéger le plus longtemps au CJC, soit de 1940 à 1959. Il transforme le CJC, organisation-cadre, en un groupe de pression formateur. Travaillant de concert avec le président du Congrès, Samuel Bronfman, Saul Hayes a des relations politiques et des talents d’orateur qui le rendent inestimable au sein du Comité pour les réfugiés du CJC dans les années 1930. La situation tragique que connaissent les Juifs sous le régime nazi le conduit vers une où il luttera sans relâche au nom de la communauté juive. Saul Hayes est actif dans les pressions exercées pendant son mandat pour défier les politiques restrictives en matière d’immigration en temps de guerre. Une de la Direction générale de l’immigration du ministère fédéral des Mines délégation lance un appel à F. C. Blair, directeur aussi obscur que puissant et des Ressources, pour renoncer aux politiques visant à empêcher les réfugiés juifs allemands d’immigrer au Canada. Avec l’aide des dirigeants de la communauté, notamment Hirsch Wolofsky, fondateur et rédacteur en chef du Keneder Adler (quotidien montréalais en langue yiddish), Peter Bercovitch, président honoraire de la Fédération des Juifs polonais et membre du parlement et Michael Garber, dirigeant au CJC, la délégation réussit à faire entrer 130 Juifs au Canada. Malheureusement, les efforts de Saul Hayes et de ses collègues ne permettent pas de faire changer davantage la politique fédérale : le Canada accepte moins de 5 000 réfugiés juifs de 1933 à 1948, soit l’un des taux les plus faibles de tous les pays occidentaux.
Aussi connu sous le pseudonyme de « M. Congrès juif canadien », Saul Hayes est un important ambassadeur des Juifs canadiens à Ottawa. Sous son leadership et celui de M. Bronfman, le CJC devient le parlement incontesté des Juifs canadiens, car il tente de persuader le gouvernement d’autoriser une meilleure intégration des réfugiés juifs. Saul Hayes contribue aux actions du Congrès visant à enrayer la diffamation, en particulier dans le cas du parti politique Social Credit. Les dirigeants de cette formation diffusent notamment l’ouvrage de propagande antisémite intitulé Protocoles des Sages de Sion. De plus, ils font bon nombre d’allusions au discours nazi dans leurs campagnes politiques pendant les années 1940.
Monsieur Hayes représente les Juifs Canadiens dans le cadre de nombreuses rencontres, dont celles du Congrès juif mondial, de la San Francisco Conference on International Security de 1945, de la Paris Conference on Peace Treaties de 1946 et de la United Nations Relief and Rehabilitation Agency. Au cours de ces événements, il défend les victimes de la guerre en Europe. Dans ce contexte, il devient, depuis la conférence de Versailles en 1919, le premier délégué à représenter la communauté juive mondiale devant une organisation internationale. Le Saul Hayes Human Rights Award (prix Saul Hayes pour les droits de l’homme), fondé par le CJC, reconnaît les contributions significatives dans ce domaine.
Parmi les autres membres importants du CJC, mentionnons les présidents Samuel Bronfman, qui compte les plus longs états de service, soit de 1939 à 1962; Lyon Cohen; Samuel William Jacobs; Monroe Abbey; Irwin Cotler; Dorothy Reitman; Irving Abella; Reuven Bulka et Sylvain Abitbol.
Le CJC demeurera l’organisation nationale des Juifs canadiens pendant de nombreuses années – exerçant des pressions et défendant leurs droits. Par exemple, il lance des campagnes pour permettre l’immigration de Juifs en provenance de l’Union soviétique. En 2007, il devient un organe du Conseil canadien pour les relations juives et israéliennes avant d’être officiellement dissous en 2011.
Sources :
http://mimj.ca/location/2339
http://www.cjhn.ca/en/permalink/cjhn189
http://archives.concordia.ca/hayes