Betty Goodwin était une dessinatrice, sculptrice, graveuse et peintre canadienne de renommée internationale. Pendant plus de trente ans, elle a été l’une des figures centrales de la communauté artistique montréalaise.
Née à Montréal en 1923, Betty Goodwin est la fille unique de parents juifs originaires de Roumanie. Son père est l’un des chefs de file du shmata, un terme yiddish désignant l’industrie textile montréalaise. Propriétaire d’une boutique de vêtements située dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, il succombe d’une crise cardiaque alors que sa fille n’a que neuf ans. Cette tragédie marquera à jamais la jeune Montréalaise. De fait, la plupart des œuvres qu’elle réalisera au cours de sa carrière artistique porteront la trace de cette terrible perte.
Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, Betty Goodwin fait son entrée à la Valentine’s Commercial School of Art de Montréal. Elle entreprend ensuite sa carrière en arts visuels à la fin des années 1940. Autodidacte, elle peint d’abord des natures mortes ainsi que des scènes en noir et blanc illustrant la vie quotidienne dans le quartier juif débordant d’activité situé dans l´est de la ville. Ces œuvres lui valent une certaine reconnaissance au sein de la communauté artistique de Montréal. À la recherche de nouveaux modes d’expression, la jeune artiste se tourne vers l’avenir et procède à la destruction de la plupart de ses œuvres.
En 1968, Betty Goodwin s’inscrit au cours de gravure du célèbre artiste québécois Yves Gaucher à la Sir George Williams University (aujourd’hui appelée l’Université Concordia). Pendant sa formation, elle commence à travailler avec des objets et des déchets qu’elle trouve dans la rue, incluant des chemises, des chapeaux et des bâches. L’intégration de ces éléments à ses propres compositions artistiques lui permet d’explorer les thèmes de la perte, du deuil et du malentendu. Ses empreintes d’articles vestimentaires sur des plaques de cuivre lui valent une reconnaissance internationale quasi instantanée.
Au cours des années 1980, Betty Goodwin se tourne de nouveau vers le dessin, ayant surtout recours à la mine de plomb, au fusain et aux pastels à l´huile. De 1982 à 1988, elle produit une série d´œuvres célèbres intitulées Swimmers. Flottant ou s’enfonçant dans les eaux, les corps solitaires qu’on y observe semblent suspendus dans l’espace.
Grâce à ses dessins, ses gravures, ses sculptures et ses installations artistiques, Betty Goodwin reçoit de nombreuses distinctions au cours de sa carrière, dont le prix Harold Town, le prix Gershon Iskowitz et le Prix Paul-Émile Borduas. Ses œuvres sont exposées au Canada, aux États-Unis et en Europe. En 1995, de l’artiste visuelle montréalaise est choisie pour représenter le Canada à la Biennale de Venise. L’année suivante, ses œuvres sont mises en valeur au Musée des beaux-arts du Canada dans le cadre de l’exposition Betty Goodwin : Signs of Life.
Sources :
http://www.gallery.ca/fr/voir/collections/artist.php?iartistid=2098
http://becontemporary.com/art-Goodwin.php
http://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/betty-goodwin-profile/
https://artmatters.ca/wp/2012/02/8222/
http://artdaily.com/news/39753/AGO-to-Exhibit-the-Work-of-Eva-Hesse–Betty-Goodwin-and-Agnes-Martin#.VzH5hMv2bcs
http://www.theglobeandmail.com/arts/ago-to-showcase-female-post-war-artists/article1375597/
http://www.ago.net/kitty-scott-on-betty-goodwin
https://www.youtube.com/watch?v=ihDV-p3aSSY