Petit-fils d’immigrants, le Montréalais Arthur Vineberg était à la fois chirurgien cardiaque, chargé de cours et auteur. Il est connu pour avoir mis au point l’« opération de Vineberg », l’ancêtre du pontage coronarien moderne.
Après avoir obtenu une maîtrise et un doctorat en physiologie de l’Université McGill, Arthur Vineberg poursuit ses études à Paris, puis à New York, où il effectue sa résidence au Bellevue Hospital. De retour à Montréal, il se joint au corps médical de l’Hôpital Royal Victoria en 1933. Il y travaillera pendant 55 ans à titre de chirurgien cardiaque. Parallèlement, il donne des cours à la Faculté de médecine de l’Université McGill. Durant la Seconde Guerre mondiale, il sert dans le Corps médical de l’Armée canadienne. Enfin, en 1957, il est nommé directeur du Département de chirurgie cardiaque de l’Hôpital Royal Victoria.
Pratiquée pour la première fois durant les années 1950, à une époque où la plupart des chirurgiens craignaient encore les risques liés à la chirurgie cardiaque, l’opération de Vineberg consistait à implanter l’artère mammaire interne directement dans le ventricule gauche. En créant un flux sanguin de suppléance, la manœuvre permettait de contourner une insuffisance coronaire. Bien que la majorité des hautes instances des communautés des médecins et des chirurgiens n’aient jamais approuvé l’opération de Vineberg, celle-ci a profité à des milliers de patients. Plusieurs années après son invention, il a été établi que la manœuvre permettait bel et bien de revasculariser le muscle cardiaque. L’opération de Vineberg a pavé la voie à plusieurs avancées dans le domaine de la chirurgie cardiaque. De fait, plusieurs techniques modernes se veulent des adaptations de cette méthode.
Arthur Vineberg a publié deux livres : Vivre avec son cœur, une traduction parue en 1977 de How to Live with your Heart: the Family Guide to Heart Health (1975) et Myocardial Revascularization by Arterial/Ventricular Implants (1982). Il travaillait sur son troisième ouvrage, The Complete Guide to Heart Health, lorsqu’il est décédé en 1988. Deux ans plus tôt, il avait été nommé officier de l’Ordre du Canada.