À la fois architecte, accordéoniste, auteur, peintre et dessinateur d’affiches de propagande, Harry Mayerovitch a laissé une marque indélébile dans le paysage artistique et culturel canadien.
Harry Mayerovitch voit le jour à Montréal le 16 avril 1910. Élevé au sein d’une famille juive d’immigrants roumains, il grandit à Rockland en Ontario. À quinze ans, il revient à Montréal avant d’entreprend des études en droit à l’Université McGill. Pendant sa formation, il se découvre une passion pour le dessin et les arts, qui le conduit à faire son entrée à l’École d’architecture en 1929. Il obtiendra son diplôme quatre ans plus tard.
Après avoir travaillé avec le célèbre architecte canadien Percy Nobbs, Harry Mayerovitch amorce une collaboration professionnelle avec Alan Bernstein en 1935. Au cours de sa carrière d’architecte, il dessine notamment l’édifice de l’ancienne Bibliothèque Juive. Situé à l’angle des avenues de l’Esplanade et du Mont-Royal, ce bâtiment abrite aujourd’hui la Compagnie Marie Chouinard, une école de danse contemporaine de renommée internationale. M. Mayerovitch trace également les plans de l’Académie Adath Israël à Outremont de même que ceux de la résidence de l’ancien Premier ministre canadien Brian Mulroney, qui est située à Westmount.
Au début des années 1930, Harry Mayerovitch pose le pied en Europe pour la première fois de sa vie. Son séjour sur le Vieux Continent l’amène à développer une conscience politique ainsi qu’un profond sens de l’engagement social. En outre, à l’instar de bien d’autres artistes de son époque, il devient de plus en plus attiré par le socialisme. Sa sympathie pour le Parti communiste le mènera d’ailleurs à concevoir des affiches de propagande. Celles-ci lui vaudront aussitôt une grande notoriété.
Plus tard, Harry Mayerovitch décroche un emploi à l’Office national du film (ONF) avant de devenir, en 1940, directeur de la Commission d’information en temps de guerre. Durant la Seconde Guerre mondiale, il crée de nombreuses affiches encourageant l’effort de guerre et l’enrôlement militaire. Pendant les années 1950, il signe des caricatures à teneur politique dans les pages éditoriales de divers quotidien montréalais, dont le Westmount Examiner.
Au cours des décennies suivantes, Harry Mayerovitch présidera notamment le comité thématique de l’Exposition universelle de 1967, en plus de participer à la création d’une exposition du Musée des beaux-arts de Montréal soulignant le bicentenaire du judaïsme au Canada. Polyvalent, il écrira et illustrera une dizaine de livres au cours de sa carrière, incluant The Other One (1973), How Architecture Speaks and Fashions our Lives (1996) et Way to Go (2004).
Remerciement spécial au Musée du Montréal Juif.
Sources :
http://imjm.ca/location/2098
https://www.mcgill.ca/architecture/memoriam/mayerovitch
http://blog.nfb.ca/blog/2015/02/25/harry-mayerovitch-nfb-propaganda-posters/
http://digital.library.mcgill.ca/warposters/english/introduction.htm