Juif alsacien ayant immigré au Canada en 1874, Jules Helbronner a été un personnage important au sein de la communauté francophone du Québec, particulièrement dans les milieux journalistique et ouvrier. Il a entre autres été rédacteur en chef du journal La Presse.
Jules Helbronner entreprend sa carrière de journaliste au Journal d’Arthabaska. En 1882, il passe à l’hebdomadaire Le Moniteur du commerce, dont il deviendra le rédacteur en chef deux ans plus tard. Plus tard, il commence à écrire sporadiquement pour La Presse sous le pseudonyme de Jean-Baptiste Gagnepetit. Il manifeste également de plus en plus d’intérêt pour le monde ouvrier. Grâce aux efforts qu’il déploie pour dénoncer le principe de « la corvée », une mesure fiscale régressive imposée aux locataires montréalais, celle-ci est abolie en 1886.
Dans un contexte marqué par l’industrialisation croissante, M. Helbronner défend les organisations syndicales en faisant la promotion de l’action politique et de la justice sociale. En 1885, il adhère au syndicat ouvrier Les Chevaliers du travail et devient un administrateur du Conseil central des métiers et du travail de Montréal. Parmi ses nombreuses activités, il faut mentionner sa participation à la Chambre de commerce française de Montréal (1887-1905), à l’Union nationale française (1901-1909) et à la Commission royale sur les relations entre le capital et le travail. En 1906, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.
De 1892 à 1908, M. Helbronner est le rédacteur en chef de La Presse, quotidien centré sur les affaires municipales et le monde ouvrier. Dans l’exercice de cette fonction, il jouit d’une influence significative. En 1908, il quitte La Presse pour joindre l’équipe du journal La Patrie.
Bénéficiant d’une notoriété certaine, Jules Helbronner joue un rôle de premier plan lors de la montée de l’antisémitisme, alors que peu de Juifs s’y opposent ouvertement. Bien qu’il soit surtout associé à la communauté francophone de Montréal, l’homme de lettres demeure fier de son héritage culturel juif. Il n’aura de cesse de dénoncer les différentes manifestations de l’antisémitisme dans le monde, notamment l’affaire Dreyfus durant les années 1890.
Remerciement spécial au Musée du Montréal Juif.
Source :
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