Léa Roback était une célèbre militante, féministe et organisatrice syndicale québécoise.
Léa Roback voit le jour à Montréal le 3 novembre 1903. Deuxième des neuf enfants des immigrants polonais Fanny et Moses Roback, elle grandit à Beauport, dans la région de Québec, où ses parents sont propriétaires d’un magasin général. Parlant le yiddish à la maison, mais le français et l’anglais à l’extérieur, elle passe sans problème d’une langue à l’autre. Cette aptitude lui servira énormément dans son travail auprès des organisations syndicales.
À 14 ans, Léa Roback revient à Montréal avec sa famille. Deux ans plus tard, elle commence à travailler à la manufacture et prend conscience des inégalités qui persistent entre les riches familles anglophones montréalaises et les travailleurs, dont la plupart sont des francophones et des Juifs.
En 1932, de retour à Montréal après des séjours en Allemagne et en URSS, Léa Roback devient directrice du groupe des jeunes de la Young Women’s Hebrew Association. Elle travaille alors sous la gouverne de Saydie Bronfman, la femme de Samuel Bronfman. Trois ans plus tard, Léa Roback ouvre la librarie marxiste Modern Bookshop. Située sur la rue de Bleury et fréquentée par les radicaux locaux, il s’agit de la première librairie du genre au Québec. La même année, elle coordonne la campagne électorale de Fred Rose, qui deviendra huit ans plus tard le premier communiste élu à la Chambre des communes.
Tout au long de sa vie, Léa Roback milite activement pour la justice sociale et la défense des droits de la personne. En 1936, elle se joint à Thérèse Casgrain dans sa lutte pour l’obtention du droit de vote pour les femmes au Québec. Elle devient également organisatrice syndicale pour l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames (UIOVD), une association visant à améliorer les conditions des travailleurs du textile. L’année suivante, Léa Roback se retrouve – en compagnie d’autres organisateurs, dont Rose Pesotta et Bernard Shane – à la tête d’une grève rassemblant plus de 5 000 ouvrières des manufactures de vêtements montréalaises. Au bout de trois semaines, les grévistes obtiennent la reconnaissance de leur syndicat de même qu’une amélioration sensible de leurs conditions de travail. Pendant la guerre, Léa Roback travaille pour la Radio Corporation of America (RCA Victor) et devient organisatrice pour les United Electrical Workers, où elle représente les quelque 3 000 ouvriers de RCA à Montréal. Vers la fin de sa vie, elle abandonne le Parti communiste, mais continue de défendre les causes qui lui tiennent à cœur, dont le droit à l’avortement, l’accès au logement, l’éducation et la lutte contre le racisme, l’apartheid et la guerre du Vietnam. Le travail de Léa Roback aura inspiré de nombreuses organisations montréalaises, notamment l’Aide aux insuffisants visuels du Québec ainsi que divers groupes s’opposant aux armes nucléaires et à la guerre.
En 1991, la vie mouvementée de Léa Roback fait l’objet d’un documentaire de Sophie Bissonnette intitulé Léa Roback : Des Lumières dans la grande Noirceur (Productions Contre-Jour). Ses entrevues avec Madeleine Parent sont quant à elles publiées par Nicole Lacelle en 1988 aux Éditions du remue-ménage.
Non loin de l’ancienne usine de RCA, dans le quartier Saint-Henri à Montréal, une rue porte le nom de Léa Roback.
Remerciement spécial au Musée du Montréal Juif.
Sources :
http://www.fondationlearoback.org/bioen.htm
https://www.youtube.com/watch?v=8cSlMHrWPzQ
http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/roback-lea/