L’écrivain, critique littéraire et professeur Naïm Kattan est l'une des figures emblématiques de la communauté sépharade montréalaise. Son point de vue à la fois original et internationaliste a fait découvrir aux Québécois la diversité de la communauté juive.
Naïm Kattan naît à Bagdad, en Iraq, à une époque où la ville est marquée par une forte présence juive. En 1947, à la fin de ses études de droit à l’Université de Bagdad, il obtient une bourse du Gouvernement français pour étudier la littérature à l’Université Paris I – La Sorbonne. En 1951, de retour en Iraq, il constate la montée du nationalisme arabe et de l’antisémitisme. Désirant fuir cette situation à l’instar de nombreux Juifs des pays arabes, il émigre au Canada en 1954.
Dans le Montréal des années 1950, la communauté juive montréalaise est majoritairement anglophone, et Naïm Kattan réalise qu’il est difficile pour les nouveaux immigrants de langue française de s’y intégrer. Cependant, les années 1970 entraînent un changement, et aujourd’hui, la communauté est bilingue. À titre d’auteur, Naïm Kattan a publié une trentaine livres en français, dont plusieurs romans à caractère autobiographique tels Adieu, Babylone en 1975, Les Fruits arrachés en 1977 et La Fiancée promise en 1983. Traduites dans plusieurs langues, ses œuvres abordent des sujets comme les différences culturelles, l’exil, l’appartenance et la nostalgie des origines.
Actif au sein du Cercle juif de langue française, le premier groupe culturel juif francophone au Canada créé au début des années 1950 par le Congrès juif canadien, Naïm Kattan fonde le Bulletin du Cercle juif, une publication sur l’actualité de la communauté juive. Il s’affaire également à rapprocher les communautés juive et francophone du Québec. Au milieu des années 1950, il devient critique littéraire pour le quotidien Le Devoir. Quelques années plus tard, il devient directeur du Service des lettres et de l’édition du Conseil des arts du Canada, poste qu’il conservera pendant près de vingt-cinq ans. Au cours de sa carrière, Naïm Kattan a reçu plusieurs distinctions honorifiques, dont l’Ordre du Canada, l’Ordre national du Québec et le Prix littéraire J. I. Segal.
Remerciement spécial au Musée du Montréal Juif.
Liens :
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