Naomi Bronstein est cette femme de tête et militante, à qui l’on doit le sauvetage de plus de 140 000 enfants du tiers-monde et en particulier du Vietnam, du Cambodge et du Guatemala. Par ailleurs, elle est également connue pour son travail dans le domaine de l’adoption internationale au Canada.
Fille d’un marchand de tissus, Naomi Segal Bronstein grandit dans un milieu à l’aise d’Outremont. Très jeune cependant, elle s’insurge contre les injustices qui font souffrir les enfants pauvres, maladies ou orphelins. À 17 ans, elle épouse Herbert Bronstein, un représentant des ventes de machines à tricoter, qui partage ses idéaux. Ensemble, ils élèvent 12 enfants, dont sept sont adoptés et proviennent du Vietnam, du Cambodge, de l’Équateur et du Canada. Par son action humanitaire, Naomi Bronstein a aidé 650 enfants de plus à trouver des familles adoptives en Europe et en Amérique du Nord.
Le travail de Naomi Bronstein en matière d’adoption internationale remonte aux années 1960. Après la naissance de leur troisième enfant, son mari et elle entreprennent des démarches pour en adopter un quatrième. Le couple est consterné par le piètre état des orphelinats des pays en développement et les préjugés défavorables à l’égard de l’adoption internationale à Montréal. À cette époque, Naomi Bronstein, qui concentre ses efforts sur les orphelins de la guerre du Vietnam, met en œuvre l’initiative Opération Baby-Lift visant à jumeler plus de cent enfants à des familles nord-américaines. Malheureusement, l’avion destiné au transport des enfants s’écrase peu de temps après le décollage, emportant tous ses passagers dans la mort. Naomi Bronstein devait être sur ce vol, mais elle avait reporté son départ à la toute dernière minute.
Cette tragédie cristallise l’engagement de Mme Bronstein, qui devient alors plus déterminée que jamais à venir en aide aux enfants du monde entier. Pendant la guerre civile au Cambodge, elle ouvre l’orphelinat Canada House à Phnom Penh. Puis à la suite d’un tremblement de terre dévastateur au Guatemala, elle établit la Casa Canada dans la ville de Guatemala. La Casa fournit des soins médicaux aux enfants pauvres. Enfin, de retour au Canada, Mme Bronstein s’installe à Ottawa, où elle consacre ses efforts à l’organisme Healing the Children Canada, qui permet à des enfants du tiers-monde atteints de maladies graves d’être opérés en Amérique du Nord. Elle-même atteinte de problèmes cardiaques, Naomi Bronstein meurt à l’âge de 65 ans, au Guatemala où elle avait converti un autobus en clinique médicale mobile.
Nommée membre de l’Ordre du Canada en 1983, Naomi Bronstein a été désignée personnalité de l’année par La Presse en 1985. En 1997, elle a reçu un prix de 250 000 dollars décerné par la Banque Royale du Canada à une personne s’étant illustrée dans le secteur humanitaire (prix qu’elle a d’ailleurs distribué à des causes humanitaires). Sorti en 2001, le film documentaire qui aborde la vie de Naomi Bronstein au Vietnam et s’intitule A Moment in Time: The United Colours of Bronstein a été mis en nomination pour un prix Gemini la même année.