Otto et Walter Joachim étaient des musiciens et compositeurs de renom. D'origine allemande, ils ont immigré au Canada, où ils sont devenus des piliers de la scène culturelle montréalaise.
Natifs de Düsseldorf, les frères Joachim commencent très tôt à apprendre le violon. Lorsque les nazis accèdent au pouvoir en 1934, Otto Joachim fuit l’Allemagne et se réfugie en Asie. Il se rend d’abord à Singapour, puis en Chine, l’un des rares pays ouverts aux Juifs durant la guerre. À Shanghai, il fait la connaissance de celle qui deviendra son épouse, la Berlinoise Ellen Dieneman. De cette union naîtra un fils, nommé Davis. En 1949, la famille Joachim décide de partir au Brésil. Ils s’y rendent via l’Amérique du Nord. Lors d’une escale à Montréal, le côté européen de la métropole québécoise séduit à ce point Otto Joachim qu’il décide d’y poser bagages. Pendant ce temps, son frère Walter a passé les années 1930 à se produire en spectacle. Ceux-ci l’ont mené en Europe et en Asie en compagnie d’un groupe de musiciens. En 1952, il décide lui aussi de s’installer au Canada.
Durant les années 1950, Otto et Walter Joachim commencent à faire leur marque à Montréal. Ils intègrent l’Orchestre symphonique de Montréal et l’Orchestre de chambre McGill (Otto à titre de violoniste solo et Walter en tant que violoncelliste solo) en plus de cofonder le Quatuor à cordes de Montréal. Otto Joachim composera plus tard Katimavik, un morceau électroacoustique commandé par le Pavillon canadien de l’Expo 67.
En 1956, Otto Joachim commence à enseigner à l’Université McGill et inaugure son propre laboratoire de recherche sur la musique électroacoustique. Après des années à mener des expériences sur le son et ses propriétés, il devient l’une des figures de proue du mouvement d’avant-garde du modernisme musical. De son côté, atteint de la maladie de Parkinson, Walter Joachim voit son état de santé se détériorer progressivement. Il se tourne de plus en plus vers le milieu académique, enseignant dans de nombreux établissements de renom, dont le Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec, l’Université McGill et le Centre d’arts d’Oxford.
Au cours de leur carrière respective, les frères Joachim seront tour à tour nommés chevaliers de l’Ordre du Québec (Walter en 1992 et Otto en 1993). Otto Joachim deviendra membre honoraire de la Communauté électroacoustique canadienne en plus de recevoir le Grand Prix Paul-Gilson ainsi que le Prix de musique Calixa-Lavallée. L’Université Concordia lui décernera un doctorat honorifique et donnera son nom à un studio de musique électroacoustique. Walter Joachim sera quant à lui fait membre de l’Ordre du Canada et lauréat du Prix Denise Pelletier.
Sources :
https://en.wikipedia.org/wiki/Otto_Joachim_(composer)
http://www.scena.org/lsm/sm16-3/sm16-3_joachim_en.html
http://encyclopediecanadienne.ca/fr/article/joachim-walter/