Sam Maltin était un journaliste sportif montréalais dont les articles abordaient non seulement l’actualité sportive, mais également les enjeux sociaux de l’heure. Il a travaillé pour divers journaux anglophones, dont le Montreal Star et le Montreal Herald.
S’inspirant de la conscience sociale de gauche qui prédominait au sein de la communauté juive de Montréal, M. Maltin avait l’habitude de teinter ses articles d’opinion d’un idéalisme radical bien assumé. Durant les années 1940, le monde du baseball professionnel reflétait l’état des relations raciales aux États-Unis. Lorsque Jackie Robinson a été mis sous contrat par les Royals de Montréal, le club-école des Dodgers de Brooklyn, ce dernier a brisé la barrière de la couleur. L’annonce de son acquisition a fait les manchettes partout à travers le monde. Chez les amateurs de baseball américains, l’événement a été accueilli avec autant de bonheur que d’hostilité.
Jackie Robinson a joué son premier match à Montréal au stade De Lorimier, le 1er mai 1946. Lorsque le porte-couleurs des Royals s’est présenté sur le terrain, la foule lui a réservé un accueil triomphal. Bien entendu, Sam Maltin était sur place pour documenter les moindres détails de cet événement historique. Jackie Robinson était à l’époque la plus grande célébrité sportive jamais vue à Montréal. Cette année-là, le célèbre joueur afro-américain et son équipe ont connu une année du tonnerre, remportant notamment la Série mondiale junior devant leurs partisans au stade De Lorimier. Après le match, des dizaines de milliers de partisans euphoriques se sont lancés à la poursuite de leur héros dans les rues de Montréal, une scène ayant inspiré à Sam Maltin l’une de ses citations les plus célèbres : « C’est la première fois, écrit-il le lendemain, qu’une foule blanche court après un homme noir avec une volonté autre que le lynchage! »
En plus d’avoir écrit de nombreux articles vantant les exploits sportifs de Jackie Robinson, Sam Maltin a développé une longue relation d’amitié avec le joueur étoile. Ces derniers ont entretenu une correspondance pendant de nombreuses années. Jackie Robinson a décrit Montréal comme « la ville qui lui a permis d’accéder aux ligues majeures ».
Sources :
http://www.jewishpubliclibrary.org/blog/?p=1892
http://www.milb.com/milb/features/jackie_robinson.jsp?mc=timeline
http://www.theglobeandmail.com/news/national/jackie-robinsons-wife-remembers-a-welcoming-montreal/article11602715/
http://www.lapresse.ca/cinema/201304/06/01-4638224-des-honneurs-montrealais-pour-jackie-robinson.php