Theodore Sourkes était un brillant biochimiste et neuropsychopharmacologiste dont les recherches ont grandement contribué à l’avancement du traitement de la maladie de Parkinson et de l’hypertension de même qu'à la compréhension de la biochimie psychiatrique.
Né à Montréal, Theodore Sourkes effectue ses études secondaires dans la ville de Québec. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il travaille à Toronto dans une compagnie d’ingénierie chimique qui fabrique des armes servant à l’effort de guerre. Plus tard, il obtient un baccalauréat en sciences de la nutrition du Collège Macdonald de l’Université McGill. Il décroche ensuite un doctorat en biochimie de l’Université Cornell et travaille quelque temps comme professeur assistant en pharmacologie à l’École de médecine de l’Université Georgetown. Il se joint ensuite à l’Institut Merck de recherches thérapeutiques, où ses découvertes majeures mènent au développement du médicament Aldomet, le premier traitement efficace contre l’hypertension artérielle. En 1953, il retourne enseigner au Département de psychiatrie de l’Université McGill (à l’Institut de psychiatrie Allan Memorial), où il poursuivra toute sa carrière académique.
Theodore Sourkes a été le directeur du Laboratoire de neurochimie de l’Institut de psychiatrie Allan Memorial. Il fut l’un des premiers chercheurs à démontrer que la maladie mentale peut aussi être causée par des altérations biochimiques dans des régions spécifiques du cerveau. Il a aussi été un pionnier reconnu internationalement dans le domaine de la nutrition, particulièrement pour ses études sur le rôle des vitamines dans le système nerveux et du métabolisme des neurotransmetteurs du cerveau. De plus, il a été l’un des précurseurs des recherches qui ont mené à l’utilisation de la substance L-Dopa dans le traitement de la maladie de Parkinson et à l’introduction du methyldopa dans la littérature pharmacologique. Ce médicament est largement utilisé pour traiter l’hypertension. La L-Dopa, qui a révolutionné le traitement du Parkinson, demeure à ce jour le traitement le plus efficace contre cette maladie.
Membre élu de la Société royale du Canada et officier de l’Ordre du Canada, Theodore Sourkes a été le récipiendaire de plusieurs prestigieuses distinctions honorifiques, dont le premier prix Heinz-Lehmann en neuropsychopharmacologie et le prix Wilder-Penfield décerné par le gouvernement du Québec. En 2013, l’Université McGill a institué en l’honneur de son important legs scientifique la Série de conférences en neuropharmacologie Theodore Sourkes.
Sourkes a pris sa retraite professionnelle en 1991. Il a été marié pendant 72 ans à la docteure Shena Rosenblatt Sourkes, une anesthésiologiste. Il est décédé en 2015.