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Crédits Photo : Archives de la Bibliothèque publique juive
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Léa Roback à la une du journal de la CSN, le 11 mars 1982.Crédits Photo : Claire Beaugrand-Champagne
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1937 – Grève des membres de l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames (UIOVD), local 262, Montréal.Crédits Photo : Archives de la Bibliothèque publique juive
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Crédits Photo : Archives de la Bibliothèque publique juive
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Crédits Photo : Archives de la Bibliothèque publique juive
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1937 – Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames (UIOVD), local 262, Montréal.Crédits Photo : Archives de la Bibliothèque publique juive
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Léa Roback à Grenoble en 1926.Crédits Photo : Archives de la Bibliothèque publique juive
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Comité d’organisation chez RCA Victor, à Montréal, entre 1941 et 1943. Portant un manteau à col de fourrure, Léa Roback est debout à droite.Crédits Photo : Archives de la Bibliothèque publique juive
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Quelques membres de l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames (UIOVD), qui en compte 252.Crédits Photo : Archives de la Bibliothèque publique juive
Léa Roback
Léa Roback était une célèbre militante, féministe et organisatrice syndicale québécoise.
Léa Roback voit le jour à Montréal le 3 novembre 1903. Deuxième des neuf enfants des immigrants polonais Fanny et Moses Roback, elle grandit à Beauport, dans la région de Québec, où ses parents sont propriétaires d’un magasin général. Parlant le yiddish à la maison, mais le français et l’anglais à l’extérieur, elle passe sans problème d’une langue à l’autre. Cette aptitude lui servira énormément dans son travail auprès des organisations syndicales.
À 14 ans, Léa Roback revient à Montréal avec sa famille. Deux ans plus tard, elle commence à travailler à la manufacture et prend conscience des inégalités qui persistent entre les riches familles anglophones montréalaises et les travailleurs, dont la plupart sont des francophones et des Juifs.
En 1932, de retour à Montréal après des séjours en Allemagne et en URSS, Léa Roback devient directrice du groupe des jeunes de la Young Women’s Hebrew Association. Elle travaille alors sous la gouverne de Saydie Bronfman, la femme de Samuel Bronfman. Trois ans plus tard, Léa Roback ouvre la librarie marxiste Modern Bookshop. Située sur la rue de Bleury et fréquentée par les radicaux locaux, il s’agit de la première librairie du genre au Québec. La même année, elle coordonne la campagne électorale de Fred Rose, qui deviendra huit ans plus tard le premier communiste élu à la Chambre des communes.
Tout au long de sa vie, Léa Roback milite activement pour la justice sociale et la défense des droits de la personne. En 1936, elle se joint à Thérèse Casgrain dans sa lutte pour l’obtention du droit de vote pour les femmes au Québec. Elle devient également organisatrice syndicale pour l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames (UIOVD), une association visant à améliorer les conditions des travailleurs du textile. L’année suivante, Léa Roback se retrouve – en compagnie d’autres organisateurs, dont Rose Pesotta et Bernard Shane – à la tête d’une grève rassemblant plus de 5 000 ouvrières des manufactures de vêtements montréalaises. Au bout de trois semaines, les grévistes obtiennent la reconnaissance de leur syndicat de même qu’une amélioration sensible de leurs conditions de travail. Pendant la guerre, Léa Roback travaille pour la Radio Corporation of America (RCA Victor) et devient organisatrice pour les United Electrical Workers, où elle représente les quelque 3 000 ouvriers de RCA à Montréal. Vers la fin de sa vie, elle abandonne le Parti communiste, mais continue de défendre les causes qui lui tiennent à cœur, dont le droit à l’avortement, l’accès au logement, l’éducation et la lutte contre le racisme, l’apartheid et la guerre du Vietnam. Le travail de Léa Roback aura inspiré de nombreuses organisations montréalaises, notamment l’Aide aux insuffisants visuels du Québec ainsi que divers groupes s’opposant aux armes nucléaires et à la guerre.
En 1991, la vie mouvementée de Léa Roback fait l’objet d’un documentaire de Sophie Bissonnette intitulé Léa Roback : Des Lumières dans la grande Noirceur (Productions Contre-Jour). Ses entrevues avec Madeleine Parent sont quant à elles publiées par Nicole Lacelle en 1988 aux Éditions du remue-ménage.
Non loin de l’ancienne usine de RCA, dans le quartier Saint-Henri à Montréal, une rue porte le nom de Léa Roback.
Remerciement spécial au Musée du Montréal Juif.
Sources :
http://www.fondationlearoback.org/bioen.htm
https://www.youtube.com/watch?v=8cSlMHrWPzQ
http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/roback-lea/

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Depuis 1923, le trophée Hart est remis annuellement au joueur de la Ligue nationale de hockey jugé le plus utile à son équipe.Crédits Photo : Classic Auctions Inc.
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« L’habile gérant du Canadien sera nerveux ce soir quand il fera face à l’habileté de Art Ross pendant que les deux équipes sur la glace obéiront à leurs commandements. Cecil Hart a conduit le Canadien au championnat et la Coupe Stanley l’an dernier et l’équipe et ses partisans espèrent qu’il fera la même chose cette année, pour la deuxième fois de suite. »Crédits Photo : Classic Auctions Inc.
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Cecil Hart vers 1930.Crédits Photo : Club de Hockey
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Les Canadiens, 1937-1938.Crédits Photo : Temple de la renommée du hockey
Cecil Hart
Descendant direct d’Aaron Hart, premier colon juif au Canada, Cecil Hart est surtout connu pour avoir été entraîneur-chef des Canadiens de Montréal au cours des années 1920 et 1930. Le trophée Hart est un don de son père, le Dr David Hart.
Cecil Hart naît le 28 novembre 1883, à Bedford, une petite ville de la Montérégie. Il devient l’entraîneur du Bleu-Blanc-Rouge pour la première fois lors de la saison 1926-1927. La tâche s’annonce titanesque : l’année précédente, l’équipe a terminé la saison régulière au dernier rang du classement général. Trois ans plus tard, Cecil Hart parvient contre toute attente à mener son équipe jusqu’en finale de championnat. La Sainte-Flanelle remportera finalement la coupe Stanley au terme de la saison 1929-1930, avant de répéter l’exploit l’année suivante. À la surprise générale, Cecil Hart perd son poste d’entraîneur en 1932. Quatre ans plus tard, la direction des Canadiens de Montréal le rappelle et lui confie la reconstruction de l’équipe.
Considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs de sa génération, Cecil Hart a accompli de grandes choses à la barre des Glorieux. En effet, sous sa direction, l’équipe est devenue l’une des plus importantes franchises sportives de la planète. En 1992, Cecil Hart a été admis à l’International Jewish Sports Hall of Fame (le Temple de la renommée du sport juif).
Créé en 1923 en l’honneur du célèbre entraîneur montréalais, le trophée Hart est remis annuellement au joueur de la Ligue nationale de hockey (LNH) jugé le plus utile à son équipe. À ce jour, seize joueurs du Tricolore ont remporté cet honneur.
Sources :
https://en.wikipedia.org/wiki/Cecil_Hart
http://jewsinsports.org/profile.asp?sport=hockey&ID=3
http://imjm.ca/location/2178

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Crédits Photo : © CRILA
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Sonia Benezra et Céline Dion.Crédits Photo : Sonia Benezra
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Sonia Benezra et Nick Carter des Backstreet Boys.Crédits Photo : Sonia Benezra
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Sonia Benezra et Al Pacino.Crédits Photo : Sonia Benezra
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Sonia Benezra et Paul McCartney.Crédits Photo : Sonia Benezra
Sonia Benezra
Sonia Benezra est une intervieweuse de la télévision et de la radio, une personnalité de la télévision et une actrice canadienne. Elle est surtout connue pour son travail sur les ondes de MusiquePlus.
Née à Montréal en 1960 dans une famille juive sépharade non francophone provenant du Maroc et d’Espagne, Sonia Benezra fait ses débuts à la télévision et dans les médias immédiatement après avoir obtenu son diplôme en théâtre de l’Université Concordia. C’est toutefois un démêlé avec une compagnie de théâtre locale à propos de ses origines ethniques qui la catapulte sur la scène publique montréalaise. Le journaliste et animateur de radio canadien Tommy Schnurmacher parle d’elle dans sa rubrique publiée dans le quotidien Montreal Gazette. Moses Znaimer, fondateur de la chaîne torontoise MuchMusic, qui est originaire de Montréal, s’empresse alors de communiquer avec l’aspirante-actrice. Un bout d’essai plus tard, Sonia Benezra devient la première femme à l’antenne de MusiquePlus, la version québécoise de MuchMusic.
Dotée d’une excellente mémoire photographique et de la passion des langues, Mme Benezra est l’une des premières personalités de descendance nord-africaines à occuper une place de choix dans les médias populaires québécois. Pendant six ans, elle fait sa marque à l’antenne de TQS alors qu’elle interviewe des personnalités aussi diverses que Leonard Cohen et Sting. Grâce aux quelque deux cents émissions qu’elle produit chaque année et qui attirent plus d’un million de téléspectateurs tous les soirs, elle impose son nom dans le paysage télévisuel montréalais.
Ayant acquis une renommée enviable, Sonia Benezra demeure active dans les médias québécois francophones et anglophones. Sa voix chaleureuse, sa personnalité exubérante et sa grande influence sont indissociables de la culture populaire québécoise.
Sources :
http://www.lapresse.ca/arts/201506/08/01-4876169-al-pacino-a-coeur-ouvert.php
http://www.canada.com/montrealgazette/news/arts/story.html?id=86a6377f-09b3-4668-8205-854b7d6f3016
Quebec TV ‘outsider’ beat back detractors to become vee-jay star
https://www.youtube.com/watch?v=_wmtbPoVb0s
https://www.youtube.com/watch?v=vUqW9nKoOjc

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Sigismund Mohr.Crédits Photo : Bell Canada, collection historique
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Article rédigé par Sigismund Mohr pour Le Canadien, daté du 30 septembre 1885.Crédits Photo : Vicky Lapointe
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1885 – Centrale hydroélectrique de la chute Montmorency, construite en grande partie grâce aux travaux de Sigismund Mohr.Crédits Photo : Réseau du patrimoine anglophone du Québec
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Plaque commémorative sur la façade de l’ancienne maison de Sigismund Mohr à Québec, sur laquelle on peut lire : « Ici vécut Sigismund Mohr, ingénieur talentueux et inventif qui contribua notamment à l’implantation de l’électricité à Québec ».Crédits Photo : Plaques Canada
Sigismund Mohr
Sigismund Mohr était un ingénieur talentueux et inventif originaire de la Pologne. Il a notamment contribué à l’électrification de la ville de Québec au tournant du XIXe siècle.
Né en 1827 à Wroclaw en Pologne, Sigismund Mohr s’installe à Québec vers 1871. Cinq ans plus tard, après avoir obtenu le droit exclusif d’implanter le télégraphe dans la capitale québécoise, il fonde la City District Telegraph Company. Parallèlement, il participe à l’implantation du téléphone dans la ville de Québec. Il sera alors poursuivi pour « entrave à la circulation » après avoir posé des poteaux téléphoniques dans la rue Buade. Tandis que l’invention d’Alexander Graham Bell croît en popularité, l’entreprise de M. Mohr obtient les droits d’exploitation du téléphone pour l’ensemble de la province de Québec. Au cours des deux années suivantes, travaillant désormais comme agent pour la compagnie de M. Bell, Sigismund Mohr complète l’installation des infrastructures téléphoniques de Québec.
Au début des années 1880, Sigismund Mohr se tourne vers l’énergie électrique. Le 29 septembre 1885, la Compagnie d’éclairage électrique de Québec et Lévis, dont l’ingénieur est à la tête, parvient à illuminer les lampadaires de la terrasse Dufferin en transportant le « fluide » produit par la chute Montmorency. Comme on le lira le lendemain dans Le Canadien, « au moyen d’une sonnerie électrique [l’]aspect de la terrasse a été transformé comme par une baguette magique ». Après avoir appris que M. Mohr est en mesure de couper et de rétablir le courant électrique à sa guise, les citoyens de Québec s’empressent de réclamer l’électrification de leurs demeures.
Par un soir de tempête en novembre 1893, Sigismund Mohr tombe gravement malade en tentant de réparer une ligne électrique endommagée. Il s’éteint peu de temps après, laissant derrière lui sa femme et leurs six enfants, dont Eugène, qui dirigera plus tard la compagnie responsable de l’installation des infrastructures téléphoniques et électriques de Brooklyn.
Liens :
http://www.ville.quebec.qc.ca/culture_patrimoine/patrimoine/epigraphes/epigraphes_fiche_mohr.asp
http://www.waymarking.com/waymarks/WMMN7F_Plaque_bleue_de_Sigismund_Mohr_Qubec_Qc_Canada
http://qahn.org/files/quebecanglophoneheritagenetwork/documents/qhn/QHN%20Sept-Oct%202008_web%20edition.pdf


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Suzanne, l’un des simples les plus célèbres de Leonard Cohen, est lancé en 1970.Crédits Photo : Domaine publique
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Leonard Cohen avec son mentor et ami Irving Layton, vers 1990.Crédits Photo : irvinglayton.com
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Crédits Photo : CBC Still Photo Collection
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Crédits Photo : CBC Still Photo Collection
Leonard Cohen
Leonard Cohen était un célèbre auteur, poète et musicien natif de Montréal.
Leonard Cohen voit le jour à Westmount, le 21 septembre 1934, au sein d’une famille russo-polonaise appartenant à la bourgeoisie juive de Montréal. Son grand-père Lyon Cohen est un riche homme d’affaires. Il a notamment fondé la Freedman Company, une importante entreprise montréalaise spécialisée dans la confection de vêtements pour hommes. Il compte également parmi les principaux leaders de la communauté juive.
Leonard Cohen n’a que neuf ans lorsque son père meurt des suites d’une longue maladie pulmonaire, laissant à sa femme Masha le soin d’élever leur enfant. Tandis que sa mère devient de plus en plus dépendante de l’aide financière de ses oncles, Leonard Cohen fréquente l’école primaire Roslyn avant de faire son entrée à l’école secondaire Westmount en 1948. Parallèlement, il participe au programme parascolaire d’une école hébraïque des environs. À treize ans, il célèbre sa bar mitzvah à la synagogue Shaar Hashomayim, où sa famille a toujours été très engagée. Durant son adolescence, le jeune homme développe un intérêt marqué pour l’écriture, particulièrement pour la poésie. C’est également au cours de cette période qu’il commence à apprendre les rudiments de la guitare.
Pendant ses études à l’Université McGill, Leonard Cohen fait la connaissance du poète et professeur d’anglais Louis Dudek. Avec l’aide de ce dernier, il publie en 1956 son tout premier recueil de poésie, intitulé Let Us Compare Mythologies. Au cours des années 1950, Leonard Cohen fait connaissance avec le poète Irving Layton, qui deviendra aussitôt son mentor. Au terme de ses brillantes études universitaires, celui que l’on surnommera plus tard « le parrain de la tristesse » achète une maison sur l’île grecque d’Hydra, un véritable coin de paradis situé dans la mer Égée. Le Montréalais y écrira plusieurs de ses plus grands textes. En 1963, il rencontre Suzanne Verdal, la femme du sculpteur Armand Vaillancourt. Elle lui inspirera l’une de ses plus illustres chansons. La même année, il publie le roman The Favourite Game, auquel succédera Beautiful Losers trois ans plus tard.
En 1967, Leonard Cohen déménage aux États-Unis et commence à interpréter ses propres chansons devant la scène musicale folk de New York. Son premier album, Songs of Leonard Cohen, qui renferme de véritables trésors musicaux, dont Famous Blue Raincoat et So Long, Marianne, lui vaut non seulement un grand succès populaire, mais également l’estime des musiciens folks les plus en vue de l’époque. Sa carrière d’auteur-compositeur-interprète est lancée.
Leonard Cohen connaît un succès retentissant au cours de la décennie 1970. En 1977, il lance Death of a Ladies’ Man, un album produit par Phil Spector auquel Bob Dylan et Allan Ginsberg ont participé. Paru en 1984, l’album Various Positions marque quant à lui un tournant musical important dans la carrière du géant montréalais. Cette oeuvre contient plusieurs des chansons les plus connues, dont Hallelujah et Dance Me to the End of Love.
Pendant les années 1990, Leonard Cohen se retire pendant cinq ans dans une retraite bouddhiste près de Los Angeles. Il effectuera son grand retour musical en 2001 avec l’album Ten New Songs. Au cours des décennies 2000 et 2010, il produit divers albums, dont le plus récent, You Want It Darker, paraît le 21 octobre 2016.
Leonard Cohen a reçu de nombreux prix et honneurs au cours de sa prolifique carrière. Il a été intronisé au Rock and roll Hall of Fame en 1991 en plus d’avoir été nommé compagnon de l’Ordre du Canada en 2003. Montréalais dans l’âme, M. Cohen a conservé sa résidence de la rue Vallières sur le Plateau Mont-Royal jusqu’à son décès en 2016.
Remerciement spécial au Musée du Montréal Juif.
Sources :
http://imjm.ca/location/2374
http://www.leonardcohen.com/home
http://www.newyorker.com/culture/culture-desk/leonard-cohens-montreal
https://www.nfb.ca/film/ladies_and_gentlemen_mr_leonard_cohen/
http://blog.nfb.ca/blog/2012/09/21/4-leonard-cohen-films/
https://www.youtube.com/watch?v=DCbekHrQNYU
https://www.youtube.com/watch?v=nky_3iwJxic
https://www.youtube.com/watch?v=44-xVe_vivs
https://www.youtube.com/watch?v=qgwQPydLSIw

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Moshe Safdie au travail, vers 1980.Crédits Photo : Fonds Safdie, Collection d’architecture canadienne, Université McGill
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Habitat 67.Crédits Photo : Wladyslaw
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Intérieur du Musée de l'Holocauste Yad Vashem, Jérusalem.Crédits Photo : Ideasgn
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Marina Bay Sands, Singapour.Crédits Photo : Pegeot
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Centre Kauffman pour les arts de la scène, Kansas City, Missouri.Crédits Photo : Kevin Burdette
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Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.Crédits Photo : John Talbot
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Moshe Safdie travaille sur une maquette d’Habitat 67 adaptée de son mémoire de maîtrise pendant ses études à l’Université McGill.Crédits Photo : Safdie Architects
Moshe Safdie
Architecte israélo-canadien, Moshe Safdie a étudié à Montréal et s’y est illustré dès le début de sa carrière en signant le complexe résidentiel Habitat 67. Semblable à un assemblage de blocs Lego, le bâtiment, qui a été construit pour l'Expo 67, est devenu l’emblème de l’habitation urbaine moderne.
Moshe Safdie naît à Haïfa en Israël. Adolescent, il déménage au Canada avec sa famille. Quelques années plus tard, il entreprend des études en architecture à l’Université McGill où, dans le cadre de sa thèse de maîtrise, il donne naissance au concept d’Habitat 67. Après avoir concrétisé son projet, il retourne en Israël pour y travailler à la restauration de la vieille ville de Jérusalem et à la construction de la nouvelle ville de Modi’in.
S’étant acquis au fil des ans une réputation qui dépasse les frontières, il se voit confier la réalisation de bâtiments qui deviendront emblématiques comme, entre autres, le Pavillon Jean-Noël Desmarais du Musée des beaux-arts Montréal, les nouveaux édifices de Yad Vashem (Musée d’Histoire de la Shoah de Jérusalem), l’ArtScience Museum de Singapour et la bibliothèque publique de Salt Lake City aux États-Unis. Sa firme d’architectes, Safdie Architects, possède des bureaux sur différents continents et a pignon sur rue notamment à Somerville au Massachusetts, à Toronto et à Jérusalem.
Doté de multiples talents, Moshe Safdie enseigne aux universités McGill, Yale et Ben Gourion. Il dirige également le programme d’urbanisme de l’Université Harvard, où il occupe également la chaire Ian Woodner d’architecture et d’urbanisme. Il publiera en outre plusieurs ouvrages sur sa vision de l’architecture et ses réalisations, dont Beyond Habitat en 1970, Jerusalem: The Future of the Past en 1989 et The City After the Automobile en 1997.
En 2004, le réalisateur montréalais Donald Winkler consacre à l’architecte le documentaire intitulé Moshe Safdie: The Power of Architecture, qui souligne ses réussites visionnaires. Plusieurs prix et honneurs lui sont décernés, dont l’Ordre du Canada et la médaille d’or de l’Institut royal d’architecture du Canada.
En 2009, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec Christine St-Pierre annonce qu’Habitat 67 sera désormais classé monument historique par le gouvernement du Québec. Il devient ainsi le premier édifice moderne à obtenir cette reconnaissance du gouvernement.
Remerciement spécial au Musée du Montréal juif.
Sources :
www.imjm.ca/location/2317
https://vimeo.com/164327577
https://www.ted.com/talks/moshe_safdie_on_building_uniqueness?language=en
https://www.ted.com/talks/moshe_safdie_how_to_reinvent_the_apartment_building?language=en
https://www.youtube.com/watch?v=2zB8XPwbXSY
http://www.cnn.com/videos/style/2016/06/07/spc-the-invitation-moshe-safdie-architecture-singapore.cnn

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Crédits Photo : Archives juives canadiennes Alex Dworkin
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Bagels suspendus à la manière traditionnelle pour refroidir.Crédits Photo : Archives juives canadiennes Alex Dworkin
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St-Viateur Bagel.Crédits Photo : 4net
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1977 – La boulangerie Fairmount Bagel située sur la rue Fairmont à Montréal.Crédits Photo : Les Archives de la Bibliothèque publique juive
Bagel
À l’instar du smoked meat, le bagel montréalais compte parmi les spécialités culinaires emblématiques du Montréal juif. Traditionnellement roulé à la main, bouilli, cuit au four et saupoudré de graines de sésame ou de pavot, il se distingue de son équivalent new-yorkais par sa taille (il est plus petit) et son goût (il est plus sucré).
S’il est généralement admis que ce sont des immigrants juifs d’Europe de l’Est qui ont importé le « beygel » en Amérique du Nord, l’identité de celui qui l’a introduit à Montréal fait encore aujourd’hui l’objet d’une vive controverse.
Personne ne peut affirmer avec certitude qui fut le premier boulanger à confectionner le bagel montréalais. Selon certains, ce fut Chaim (Hyman) Seligman. Né en Russie en 1878, sous le régime des tsars, M. Seligman émigre au Canada au début des années 1900 et s’installe tout près du boulevard Saint-Laurent. C’est possiblement dans ce secteur de la ville qu’il établit alors sa modeste boutique. S’inspirant de sa Russie natale, le boulanger enfile des douzaines de bagels sur des ficelles et les livre à l’aide d’une charrette tirée par un cheval. Par ailleurs, aucun registre ne confirme l’existence de la boulangerie de M. Seligman. Tout ce qui a pu être retrouvé dans les annales porte à croire qu’Hyman Seligman travaillait pour une boulangerie dans les années 1940 et 1950 et qu’à la fin des années 1930, il était livreur pour la boulangerie d’Isadore Shlafman et de Jacob Drapkin.
À l’instar de M. Seligman, MM. Shlafman et Drapkin ont la réputation d’avoir été les premiers à offrir des bagels aux Montréalais. Ayant pignon sur rue au 3835 du boulevard Saint-Laurent, leur boulangerie a vu le jour en 1919, bien qu’elle n’ait été inscrite dans les bottins qu’à compter de 1932. Les bagels y étaient roulés à la main et cuits au four à bois. En 1949, Isadore Shlafman quitte le boulevard Saint-Laurent pour s’installer sur la rue Fairmount, avec son fils Jack, dans un local qui deviendra Fairmount Bagel et restera ouvert jusqu’en 1959. Quant à M. Drapkin, il continuera d’exploiter sa boulangerie, Montreal Bagel Bakery, sur le boulevard Saint-Laurent jusqu’en 1956.
En 1953, un nouveau joueur se présente. Il s’agit du survivant de l’Holocauste Myer Lewkowicz, qui est alors initié à la confection des bagels par Hyman Seligman. Quatre ans plus tard, c’est au tour de M. Lewkowicz d’ouvrir sa boulangerie. À la suite d’une association avec Jack Shlafman, il nomme sa boulangerie Fairmount Bagel, bien qu’elle soit située sur la rue Saint-Viateur, à l’emplacement actuel de St-Viateur Bagel. Comme au début des années 1960, la rentabilité n’est pas au rendez-vous, les deux partenaires se séparent. M. Lewkowicz demeure alors l’unique propriétaire de la boulangerie, qu’il vendra une trentaine d’années plus tard à l’un de ses apprentis, Joe Morena. Malgré ses origines italiennes, M. Morena possède une bonne connaissance du yiddish, ce qui lui vaut le surnom de Yosef. Aujourd’hui, la boulangerie Original Fairmount Bagel Bakery qui, en 1979, est revenue dans ses locaux d’origine sur la rue Fairmount, appartient aux petits-enfants de Jack Shlafman.
Jouissant toutes deux d’une solide réputation qui dépasse nos frontières, les boulangeries St-Viateur Bagel et Fairmount Bagel attirent chez elles de nombreux clients d’envergure. Il suffit de penser au Prince Charles qui eut le plaisir de savourer les bagels de St-Viateur Bagel, comme nous le raconte M. Morena. Un samedi soir très occupé, M. Morena reçoit une commande de vingt douzaines de bagels pour Sa Majesté. Croyant à un canular, il n’a d’autre choix que de se rendre à l’évidence lorsqu’une flotte de limousines et un officier de la marine britannique se présentent chez lui. Nerveux, il ordonne à l’officier de se mettre en ligne comme tout le monde. C’est ainsi que le Prince Charles a finalement pu apprécier le caractère unique des bagels montréalais. La boulangerie Fairmount Bagel, quant à elle, n’est pas en reste puisqu’en 2008, l’astronaute d’origine montréalaise Greg Chamitoff, un membre éminent de la famille Shlafman, emporte avec lui sa provision de bagels de la rue Fairmount à bord de la navette spatiale Discovery.
Remerciement spécial au Musée du Montréal Juif.
Sources :
http://imjm.ca/location/1054
http://stviateurbagel.com/
http://news.bbc.co.uk/2/hi/programmes/world_news_america/8681796.stm
http://www.dacodoc.net/video.php?video=bagels
http://www.seligman.org.il/seligman_bagel.html
http://www.forward.com/articles/14502/#ixzz15gkJZ2j2

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9 janvier 1873 – Le Rabbin Abraham De Sola prononce la prière d'ouverture d’une session de la Chambre des représentants des États-Unis.Crédits Photo : Domaine publique
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Abraham De Sola était professeur de littérature hébraïque et orientale à l’Université McGill. Il est devenu le premier Juif à accéder au titre de professeur au Canada.Crédits Photo : Domaine publique
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En 1846, le Rabbin Abraham De Sola devient le premier guide spirituel de la synagogue Spanish and Portugese.Crédits Photo : Archives de la Bibliothèque publique juive
Abraham De Sola
Faisant partie d’une longue lignée d’érudits et de rabbins notoires, Abraham De Sola est surtout connu pour avoir été, de 1846 à 1882, le hazan (guide spirituel) de la plus ancienne synagogue juive montréalaise : la Congrégation Shearith Israel. En 1858, il est devenu le premier rabbin du Canada à se voir décerner un doctorat honorifique en droit.
Sixième enfant de David Aaron De Sola et de Rebecca Meldola, Abraham voit le jour à Londres en 1825. D’origine espagnole et portugaise, les membres de sa famille se sont installés en Angleterre après avoir transité par Amsterdam au début du XIXe siècle. Son grand-père maternel, Raphael Meldola, est Grand Rabbin de la Congrégation des Sephardim de Londres, la synagogue Bevis Marks. Quant à son père, en plus d’être écrivain, il est le hazan de cette même communauté. La femme d’Abraham De Sola, Esther Joseph, est pour sa part la fille d’Henry Joseph, le patriarche de l’une des familles juives les plus célèbres du Canada.
Jeune adulte, Abraham De Sola entreprend des études à la City of London Corporation School avant de poursuivre sa formation sous la direction de son père et de Louis Loewe, un éminent orientaliste. En 1847, il déménage à Montréal après s’être vu offrir le poste de hazan de la Congrégation Shearith Israel. Il sera le rabbin de cette communauté sépharade orthodoxe pour le reste de sa vie. Peu de temps après son arrivée dans la métropole québécoise, Abraham De Sola fonde une école du dimanche. Puis, quelques années plus tard, il ouvre une école privée mixte accueillant des externes et des pensionnaires. Bien qu’il s’inscrive dans la stricte tradition sépharade, le rabbin montréalais entretient des liens étroits avec les communautés juives ashkénazes, appuyant notamment leurs écoles et leurs organisations.
Doté d’une réputation d’érudit et de professeur chevronné, Abraham De Sola est engagé par le McGill College en 1848 pour enseigner la littérature hébraïque et rabbinique. Cinq ans plus tard, il devient professeur de littérature hébraïque et orientale, poste qu’il conservera jusqu’à sa mort. Il enseignera également l’espagnol et la philologie. D’esprit ouvert et libéral, Abraham De Sola s’intéresse à une foule de domaines d’études. Il se passionne entre autres pour les références botaniques et zoologiques contenues dans la Bible, l’histoire des Juifs influents, les études médicales sur les règles alimentaires rabbiniques et l’histoire des Juifs en Angleterre, en Perse, en Pologne et en France. En 1858, le McGill College lui décerne un doctorat honorifique. C’est la première fois qu’un tel honneur est accordé à un ministre du culte juif, et ce, tant en Angleterre qu’en Amérique du Nord.
Abraham De Sola est non seulement un professeur universitaire émérite, mais également un brillant orateur. Au cours de sa vie active, il présente des conférences devant de nombreuses organisations, incluant l’Association de la bibliothèque de commerce de Montréal, le Club littéraire de Montréal, la Société de numismatique et d’archéologie de Montréal ainsi que la Société d’histoire naturelle de Montréal, dont il assumera la présidence de 1867 à 1868. Plusieurs de ses discours et sermons paraissent dans les périodiques et les journaux juifs de l’époque, notamment dans The Occident (dirigé par Isaac Leeser), premier périodique juif jamais publié aux États-Unis. Au début des années 1870, à l’invitation du président Ulysses S. Grant, Abraham De Sola ouvre une séance du Congrès américain par une prière, devenant ainsi le premier sujet britannique – et le premier Juif – à recevoir un tel honneur.
Reconnu pour ses activités philanthropiques, Abraham De Sola joue un rôle décisif dans la fondation de la Hebrew Philanthropic Society, un organisme chargé d’offrir de l’assistance aux nouveaux arrivants et d’aider les personnes démunies, malades ou dans le besoin. Plus tard, il participe à la mise sur pied de la Young Men’s Hebrew Benevolent Society (1863), de la Ladies’ Hebrew Benevolent Society (1863) et de la Yod Beyod ou Jewish Mutual Aid Society (1872). Parallèlement, étant constamment en contact avec la communauté juive internationale, il travaille sans relâche à la création de fonds de secours destinés aux Juifs de Perse, du Maroc, de Palestine et de Russie.
En 1876, la santé d’Abraham De Sola commence à décliner. Il rend l’âme à New York six ans plus tard lors d’un séjour chez sa sœur. Son corps sera rapatrié à Montréal. Deux de ses fils suivront ses traces : Clarence De Sola deviendra l’un des chefs de file du mouvement sioniste canadien tandis que Meldola De Sola deviendra l’un des plus grands érudits et interprète du judaïsme orthodoxe en Amérique du Nord.
Au Canada comme à l’étranger, Abraham De Sola jouissait d’une excellente réputation à titre de guide spirituel, d’enseignant et d’écrivain. On se souvient de lui comme de l’une des plus importantes voix du judaïsme orthodoxe de son époque.
Sources :
https://en.wikipedia.org/wiki/Abraham_de_Sola
http://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/abraham-de-sola/
http://imjm.ca/location/1092

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William Raphael, Montréal, 1862.Crédits Photo : © McCord Museum
William Raphael
Le peintre montréalais d’origine prussienne William Raphael était surtout connu pour ses portraits et ses tableaux de genre. Il est considéré comme le premier artiste professionnel d’origine juive à s’être établi au Canada.
William Raphael voit le jour à Nakel en 1833. De la lignée des Rafalsky, il est issu d’une famille juive orthodoxe aux racines polonaises comptant au moins sept enfants. Pendant sa jeunesse, il effectue de nombreux aller-retour entre Nakel et Berlin pour suivre des cours à l’Académie des arts, où il a pour maîtres Johann Eduard Wolff, portraitiste, et Karl Begas, peintre de genre et peintre d’histoire. Ces derniers auront une influence durable sur le travail de leur élève.
William Raphael doit interrompre ses études en 1856, car son père est gravement malade. Après le décès de celui-ci, il décide d’aller tenter sa chance en Amérique du Nord. Au terme d’un séjour de quatre mois à New York, il part rejoindre l’un de ses frères à Montréal en 1857, ville qu’il ne quittera jamais plus.
Artiste prolifique, William Raphael se forge une notoriété enviable en peignant le portrait de nombreux notables canadiens, dont les docteurs Louis-Édouard Desjardins et Aaron Hart David ainsi que le Rabbin Abraham De Sola (qui a célébré son mariage). Des huiles du peintre montréalais représentant des gouverneurs généraux auraient même orné les murs des édifices du Parlement à Ottawa. M. Raphael est également réputé pour ses paysages à l’activité débordante, illustrant le quotidien des autochtones et des colons canadiens-français. L’un de ses tableaux les plus connus s’intitule Immigrants at Montreal (rebaptisé Behind Bonsecours Market, Montreal). On y aperçoit le peintre au centre d’une scène de marché animée, tenant un sac dans sa main droite et un chandelier dans sa main gauche. Cette toile se trouve maintenant au Musée des beaux-arts du Canada.
Pour financer sa carrière artistique, William Raphael enseigne les arts dans diverses écoles de langue anglaise, dont le High School of Montreal et l’Art Association of Montreal. Il donne également des cours dans des écoles de langue française, principalement à la maison mère de Lachine et dans certains des couvents des Sœurs de Sainte-Anne. Il fondera sa propre école de dessin et de peinture en 1885. M. Raphael assure aussi sa subsistance en exécutant des portraits de commande. De plus, lorsqu’il ne travaille pas comme artiste dans un studio de photographie, il restaure des tableaux pour les églises et les couvents en plus de produire des illustrations pour des périodiques médicaux ou des enseignants en médecine.
Outre ses diverses occupations pour subvenir aux besoins de sa famille, William Raphael trouve le temps de s’investir auprès de nombreuses associations professionnelles, incluant l’Art Association of Montreal, l’Ontario Society of Artists, le Pen and Pencil Club de Montréal et le Conseil des arts et manufactures de la province de Québec. Après avoir été admis dans la franc-maçonnerie en 1864 et avoir contribué à la mise sur pied de la Société des artistes canadiens en 1867, il devient membre fondateur de l’Académie royale des arts du Canada en 1880. Enfin, deux ans plus tard, il participe à la fondation du temple Emanu-El de Montréal.
William Raphael et Ernestina Danziger ont échangé leurs vœux en 1865. Ils ont eu neuf enfants, dont Samuel, qui est devenu artiste professionnel à New York.